[Essai] La Mercedes E350 CDI Avantgarde Executive SW (S212) 2010

Mercedes E350 CDI Avantgarde Executive SW : soute aux étoiles
Publié par Antoine Arnoux le 13 février 2010
Source : sport-prestige


La Classe E, c’est une institution qui dure chez Mercedes. Depuis plus de deux décennies. Suite logique du renouvellement de la gamme entamé en 2009 avec la berline et le coupé, c’est au tour du break SW de faire ses armes. Enneigées, pour cette prise en mains, avec la E350 CDI SW. La boucle est bouclée pour la Classe E génération W212, enfin au complet. En attendant le cabriolet évidemment, qui arrive en concessions fin mars… Outil de travail pour gentleman-brocanteur : voilà l’image associée au break phare Mercedes. Cette 5ème génération (incluant les antiques 200-300) s’inscrit dans la tendance actuelle des breaks qui soignent leur allure, cherchant le compromis entre élégance et fonctionnalité. Parfois au détriment des aspects pratiques, mais la Classe E parvient à préserver un volume de chargement colossal.


Même doté d’une hotte, la Classe E ne s’est pas départie du caractère de la berline : feux avant en amande, contours acérés, aspect massif renforcé et dynamisme accru. Surtout dans cette exécution Avant-garde, plus basse de 15 mm et dotée du Pack AMG ( jantes 18p, disques percés, kit carrosserie plus enveloppants, facturé 3400 € ). Qu’un break Mercedes fasse tourner les têtes, c’est nouveau…


File de gauche dégagée, la Porsche Boxster qui me précède voit grossir une étoile dans son rétroviseur. Lors du dépassement, le conducteur sera sans doute un peu vexé lorsqu’il verra un break de 4,90 m lui infliger une correction en relance. Certes, il s’agissait d’un premier Boxster face à une Classe E à vide dotée d’une motorisation de milieu de gamme. Installé dans les sièges parfaitement dessinés, au maintien orthopédique, on profite d’une insonorisation sans faille. Hormis à bas régime et au démarrage ou quelques claquements caractéristiques trahissent l’origine du V6. Dommage, car sur la route, sa discrétion s’accompagne d’un fonctionnement feutré, tout en douceur. Douceur, il en faudra : alerte neige en perspective…


sur la route
Au départ, on se sera méfié des ambitions de cette version E350 CDI : 231 ch pour emmener un break routier sensé jouer les gros porteurs, cela semblait être le minimum vital. Pourtant, ce V6 se démène plutôt bien. Même dans la classe E dotée d’une hotte. Si les accélérations pied au plancher sont honnêtes, sans plus, c’est surtout en relances que le coup de massue arrive. Pour peu que le mode Sport de la boite automatique soit enclenché, gommant en partie le manque de réactivité de la boite 7G-Tronic, au demeurant très douce et dépourvue d’à-coups.


D’une cylindrée de 3 litres comme son nom ne l’indique pas ( marketing oblige ), ce moteur joue la carte de l’onctuosité et d’un couple de locomotive pour compenser un relatif manque de puissance. Dès 1600 trs/mn, on dispose de 540 Nm constants jusqu’à 2400 trs. Nul besoin de cravacher la mécanique pour en tirer d’excellents chiffres ( 0 à 100 km/h en 7,2 s, 60 à 90 en 3,8s, 80 à 120 en 4,8 s ).


Pourquoi cette motorisation? Simplement parce qu’elle sera sans doute la plus vendue de la gamme Classe E. Même si les blocs essence que nous avons essayé sur la berline ou le coupé, V6 350 CGI et V8 500, lui apportent une noblesse de haute volée, ce diesel fort civilisé colle parfaitement à la philosophie de ce déménageur de luxe. Face au 4 cylindres 250 CDI trop modeste et aux blocs essence ignorés ( à tort ) par la clientèle traditionnelle des breaks Mercedes, le V6 350 CDI est sans doute l’offre la plus homogène, affichant un excellent compromis agrément/finances.


Associé à la transmission 7 rapports 7G-Tronic, le V6 est digne de l’écrin. Trois modes sont proposés : Confort, Manuel et Sport. Ce dernier sera le plus approprié pour mettre en valeur le répondant du bloc. La fonction manuelle, sans grand intérêt sur cette grande dame bourgeoise, souffre de palettes trop petites et solidaires du volant. En parcours sinueux, on a tendance à les chercher. Pas grave sur un V6 mazouté, sans doute plus ennuyeux sur la E63 AMG… Finalement, on préfère se laisser porter comme un nabab sur un tapis volant. Lourd tapis, plus proche du pachyderme, mais qui cache bien ses 1925 kg. Croisant à une allure déjà inavouable dans un silence de cathédrale, le train avant semble guidé par un rail. Signalons toutefois un toucher de route un peu mollasson, du à une direction très isolée dépourvue de renvoi d’information. Dommage, l’agilité est pourtant bluffante pour un tel gabarit.


Relevons une légère trépidation sur irrégularités de chaussée, préjudiciable au confort, liée aux pneumatiques en 245/40 et 265/35/18 propres au Pack AMG et à la suspension raffermie des versions Avantgarde. Ceci dit, le comportement est bigrement sécurisant, même en conduite dynamique sur voies rapides. Avertissement est donné à une certaine BMW Série 5 tout juste dévoilée : l’étoile veut tailler des croupières à l’hélice! Méfiance toutefois, elle reste une propulsion et l’avalanche de couple sur le train arrière pataugeant dans la neige réserve des surprises : 2 mises en travers, à très faible allure heureusement, pour éviter une Série 5 dépassée par les événements… Même sur sol humide, l’antipatinage est prompt à s’affoler mais jugule bien les débordements.


vie à bord
Ambiance Mercedes de rigueur à bord, avec les "curiosités locales" que cela implique : unique comodo pour les essuie-glaces et les phares, et volant au diamètre toujours un peu trop grand mais pas spécialement gênant en conduite coulée (sa vocation première, évidemment). Même à l’intérieur, Mercedes a renoué avec les angles. Planche de bord taillée à la serpe, dessin et ergonomie rationnelle : l’esprit des breaks S124, instigateurs de la lignée dans les années 80, est bien là. Sans surprise, on retrouve le raffinement sans fioritures de la berline et cette qualité perçue en net progrès par rapport à la génération précédente qui s’était reposée sur ses lauriers, laissant Audi et BMW prendre une longueur d’avance. Aujourd’hui, le retard est comblé.


Quand au principal attribut du break, les brocanteurs ou amateurs d’objets précieux volumineux seront comblés. La Classe E offre une véritable soute, particulièrement soignée : rails en inox, moquette épaisse, volume aménageable en compartiment et finition à la hauteur de l’habitacle. On imagine mal y loger un poussiéreux vide-grenier… Notons également une ouverture et fermeture automatisées.


Comme évoqué précédemment, le confort est princier sur autoroute mais souffre de la monte pneumatique et du châssis sport des Classe E Avantgarde. Ce seront les seuls reproches question confort. Car même à vive allure, les bruits de roulements d’habitude plus présents sur les breaks sont parfaitement contenus.


Au final…
Sécurisante, raffinée et plaisante à mener : globalement, le break Classe E est une réussite. Signalons malgré tout un équipement de série tout juste correct compte tenu du tarif pratiqué, incluant l’essentiel. Pour bénéficier du Pack Multimédia ( GPS Comand, interface permettant de raccorder un lecteur MP3 ) et du Pack d’aide à la conduite ( détecteur d’angle mort, caméra de recul et radar de parking ), il faudra débourser respectivement 2100 et 1900 € supplémentaires.


Tout diesel qu’il soit et malgré notre aversion coutumière pour les moteurs sans bougies, le V6 350 CDI est l’une des offres les plus intéressantes de la gamme Classe E SW avec son homologue essence de 292 ch ( 61 700 € ) et bien sûr, l’exceptionnelle E63 AMG ( V8, 525 ch ). Accessoirement, signalons que la E350 CDI est badgée Blue Efficiency,le label « vert » Mercedes ( consommation annoncée de 7 l/100 en cycle mixte, 8,8 l relevés, soit une bonne performance ). Bonne conscience et esprit de comptoir touchent même la clientèle de l’Étoile…



Caractéristiques techniques
Prix de base : 58 300 € ( E350 CDI Elegance Executive SW )
Prix du modèle essayé : 69 900 € ( E350 CDI Avantgarde Executive SW + options Pack AMG, Pack Multimédia, Pack assistance à la conduite, vitres arrière teintées )
Moteur
Architecture : V6, position longitudinale avant
Distribution : 2 x 2 ACT, 24 soupapes
Cylindrée : 2987 cc
Puissance maxi : 231 ch à 3800 trs/mn
Couple maxi : 540 Nm de 1600 à 2400 trs/mn
Transmission : propulsion, automatique 7 rapports
Dimensions L x l x H ( mm ) : 4895 x 2071 x 1512
Poids : 1925 kg
Pneumatiques ( modèle d’essai ) : 245/40/18 ( av ), 265/35/18 ( ar )
Volume coffre : de 695 à 1220 l
Performances :
0 à 100 km/h : 7,2 s
vitesse maxi : 240 km/h
consommation cycle mixte ( l/100 km ) : 7 ( annoncé ), 8,8 ( relevé )


Les +
Ensemble moteur/boite onctueux
Niveau de sécurité active et passive de référence
Sellerie, insonorisation et roulement : confort de haut niveau
Relances correctes

Les -
mais petit déficit de puissance
Claquements au ralenti
Motricité délicate sur sol humide
Rapport prix/équipement



Source : sport-prestige

Je reconnais que c'est beau, mais j'ai pas l'impression Mercedes. Le coffre parait vache de grand
Ce sont les inserts laqués noirs on dirait, c'est pas top beau, limite effet plastique... Ronce de noyer moi je dis que y a que ça de vrai