La Mercedes Classe E 350 CDI Coupé ExecutivePublié par Antoine Arnoux le 17 juillet 2009
Source : sport-prestigeC’est la magie des gammes chez Mercedes… Un changement de nom, et les ambitions prennent de l’ampleur! La CLK devient Classe E Coupé avec cette 4ème génération de « familiale 2 portes ». Place à la nouvelle venue, entre nos mains en V6 350 CDI. Pardon ?! Oui, on assume : le sigle honteux aura retenu notre attention quelques jours durant. En route, maestro, à défaut de musique…
Héritière d'une longue lignée : W114/115 CE, W123 CE, W124 CE De facto, la nouvelle venue s’inscrit dans la gamme des routières. Dans l'esprit du moins, car si elle en reprend le nom et certains éléments de style, la Classe E Coupé est bel et bien développée sur la plate-forme de la Classe C. Il s’agit donc bien d’une héritière du CLK, coupé premium de gamme moyenne. On ne présente plus cette face avant, inquiétante et taillée en pointe, ostensiblement flanquée de la grosse étoile centrale.
Bel exercice de style en tout cas… il y avait longtemps que constructeur n’était parvenu à insuffler le renouveau dans sa gamme en puisant ouvertement dans son patrimoine. Comme sur la berline, le coupé reprend et accentue la fameuse ligne latérale des passages de roues arrière, remise au goût du jour en grande pompe par
le concept Fascination VOIR : ICI et pourtant issue
des berlines Ponton de… 1953 VOIR : ICI Réminiscence des garde-boues séparés de la carrosserie, ou comment faire du beau avec du vieux. Car objectivement, cette ligne équilibrée vient directement narguer l’Audi A5, l’autre grande dame référence du genre en terme de style. Étrange impression… On dirait que le designer s’est arrêté en cours de route et à confié la poupe à un jeune débutant timide. Non que le rendu soit raté, mais la copie aurait pu être plus homogène dans l’audace. Une face arrière classique qui atténue le dynamisme général mais point trop n’en faut. Les convenances ont la vie dure à Stuttgart.
MOTEUR / BOITEMariage contre nature que diesel et haut de gamme, la ritournelle revient encore… Il y a pourtant belle lurette que les deux termes sont entrés dans les mœurs. Souvent à tort, tant le manque d’éducation de certains blocs sans bougies détonne avec la noblesse revendiquée. Rendons justice à Mercedes, qui parvient à faire rimer plaisir et Blue Efficiency, son label « vert ». Ici, le V6 350 CDI (3 litres, contrairement à son appellation) correspond bien au caractère de ce coupé bourgeois. Comme si dépasser les 3000 trs/mn renvoyait à l’inconvenance plébéienne la plus crasse…
Peu démonstratif, il ménage pourtant des chiffres de sportive : 6,1 s pour atteindre 100 km/h, c’est suffisant pour humilier la plupart de la production automobile en sortie de péage. Mais on appréciera surtout ses relances, percutantes avec un couple de 540 Nm dès 1600 trs/mn, mettant en évidence le bien-fondé de l’antipatinage. Indispensable, lors d’une réaccélération précoce sur chaussée à peine grasse… Seul un temps de latence trahit la puissance juste correcte ( 231 ch ) du V6, laissant le sentiment d’une légère inertie.
Son relatif manque d’allant est plutôt lié à sa transmission 7G-Tronic, douce mais pas très réactive dès que l’on hausse le ton, surtout au rétrogradage. Pas d’emballement que diable, et un peu de bienséance : il convient de pratiquer l’excès de vitesse avec distinction et réserve naturelle propre à l’aristocratie automobile… Ou quand le diesel se sent pousser une particule. Pour le caractère, on repassera : là ou la concurrence travaille l’agrément de ses chaudières pour approcher le plaisir d’un essence ( 6 en ligne BMW en tête ), Mercedes emprunte une autre voie : celle du baillon… Silence monastique de rigueur : les seuls claquements caractéristiques, perceptibles vitres ouvertes, sont vite masqués par le sifflement du turbo. Le reste du temps, le V6 CDI est imperceptible et on ne retiendra que son onctuosité.
SUR LA ROUTEConfortable, mais ferme : l’image d’Épinal renvoie aux mythiques W124 des années 80 mais revient avec les Mercedes de génération actuelle. En toute logique, le comportement est similaire à celui de la Classe C : neutre et sage, malgré sa carte de visite de propulsion gavée de couple. On confirme le retour aux fondamentaux Mercedes, la maturité et la rigueur en plus. La bonne surprise vient du train avant, parfaitement guidé et qui fait bien oublier les 1730 kg du coupé. Fini, les directions flottantes, reléguées au rang d’un lointain souvenir : celle de notre coupé se montre précise et plutôt directe pour un coupé de cet acabit.
Il est vrai que le train avant bénéficie du Direct Control ( amortissement et direction paramétrique, de série ) : on lit la route, mais en finesse. Isolation et confort de roulement sont de haute volée, on a davantage le sentiment d’être porté par l’auto que de la mener réellement. Nul besoin de faire montre d’une quelconque autorité, la Classe E rassure. Quelques pompages, ténus, trahiront un poids trop élevé en enchaînement de virolos. Pas vraiment le terrain de jeu qu’elle fréquentera le plus, ceci dit…
Les passagers arrière se plaindront de quelques trépidations sur chaussée dégradée. Rien de rédhibitoire, on préfère vivre le coupé Classe E à deux. Aucun défaut réel ne se dégage de cette base, très saine. Mais avec un tel embonpoint, offrir un châssis plus dynamique eût été délicat : ce sera le principal grief retenu… Pour enterrer définitivement le CLK, nous aurions préféré un surcroît de tempérament.
VIE A BORDCopié-collé de la berline, la planche de bord affiche le même dessin anguleux et nettement plus moderne que la précédente Classe E. Mais toujours aussi glacial : c’est noir, vertical, composé d’angles droits… Ça ne rigole pas, et le sentiment de sérénité est entaché par une ergonomie demandant un certain temps d’accoutumance : citons pêle-mêle le régulateur, toujours placé à gauche du volant et parfois confondu avec le commodo de clignotants, la navigation et le système multimédia Comand complet… et complexe à maîtriser sans trop quitter la route des yeux.
Au moins, la sacro-sainte qualité perçue est en progression flagrante : les ajustages sont enfin dignes de l’Étoile. Idem pour les matériaux, irréprochables : on semble avoir enfin renoué avec la qualité après un passage à vide remarqué à la fin des années 90. En cherchant bien, l’Audiste trouvera quelques accostages perfectibles sur les flancs de console centrale. C’est dire…
On aura retenu quelques attentions, comme une interface iPod parfaitement intégrée au système Comand, l’Easy Entry (recul automatique des sièges pour faciliter l’accès à bord) ou encore les bras télescopiques chargés de vous tendre la ceinture en montant à bord. Assistanat suprême, j’entends déjà d’ici… Malgré mon jeune âge, j’apprécie tout de même le fait de ne pas me déboiter l’épaule en attrapant ma ceinture. Au moins, le gadget a le mérite de vous rappeler de la boucler… C’est la rançon de son design : l’absence de montant central impose un ancrage de ceinture plus bas et reculé, comme sur un cabriolet. Appréciable en tout cas, cette atmosphère lumineuse dispensée par le toit ouvrant panoramique ( 1700 € ). Idem pour le Pack Technologie, « offrant » caméra/radar de recul et interface Comand pour 2950 €… La liste peut continuer longtemps et nous amène à l’heure de l’addition…
LE BILANOn a beau jeter la pierre à ses dessous de berline familiale, force est de constater que nous avons affaire à un coupé abouti qui dément tout soupçon de supercherie marketing. Le CLK semble aux antipodes tant la montée en gamme est bien réelle. Autre bonne surprise, l’inflation tarifaire est restée mesurée lors du renouvellement. Évidemment, la facture totale reste très… Mercedes, dès que l’on désire bénéficier d’un équipement complet : doté du Pack technologie, des sièges électriques à mémoire, de l’excellente sonorisation Harman-Kardon et du démarrage sans clef Keyless Go, on signera un chèque de 61 300 €.
Quant au choix du 350 CDI, pour les très gros rouleurs, on approuve. Mais les autres seront bien aise d’opter pour son homologue à bougies : du haut de ses 292 ch, le V6 350 CGI fait preuve d’un brio autrement plus noble à budget équivalent, pour peu que l’on fasse l’impasse sur quelques options à partir de 56 500, contre 52 500 pour le diesel. D’autant qu’avec une consommation moyenne relevée à 9 l/100 km en cycle mixte, l’économie à la pompe est un argument minime. Au delà, il reste le V8 de 388 ch de la E500 mais cela, c’est une autre histoire… Évoquer le V8 m’amène à un regret, que le 6.2 AMG de 525 ch de la berline ne figure pas au menu du coupé Classe E pour l’instant. À bon entendeur, il en a pourtant la carrure.
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUESPrix de base : 44 800 € ( E250 CDI, 204 ch )
Prix du modèle essayé : 61 300 € ( 52 500 € hors options )
MOTEUR: V6
Distribution : 24 soupapes, 2×2 ACT
Cylindrée : 2987 cc
Puissance maxi : 231 ch à 3800 trs/mn
Couple maxi : 540 Nm de 1600 à 2400 trs/mn
TRANSMISSION : propulsion, boite 7 rapports automatique
Dimensions L x l x H ( mm ) : 4698 x 2028 x 1397
Poids : 1730 kg
Pneumatiques : 235/45/17
Coffre : 450 l
PERFORMANCES:
0 à 100 km/h : 6,1 s
1000 m D.A : 27,9 s
vitesse maxi : 250 km/h
consommation cycle mixte ( l/100 km ) : 9 ( relevée )
émissions CO² : 179 g/kmLES +
Niveau de confort exceptionnel
Comportement routier homogène et ultra-sécurisant
Bon rapport prix/prestations, une fois n’est pas coutume!
Ligne…LES -
Poids élevé
Habitabilité arrière limitée
Tempérament absent…
Légitimité par rapport au 350 CGI ?Source : sport-prestige