La Mercedes E350 CDI Executive cabrioletPublié par Antoine Arnoux le 26 mars 2010
Source : sport-prestigeAu complet. La famille Mercedes Classe E compte enfin ses quatre membres avec l’arrivée du cabriolet qui remplace le CLK. Essai de la nouvelle découvrable étoilée, sur les routes de Catalogne. Classe E… donc ? Un nouveau segment ? L’erreur est facile : même s'il reprend l’appellation de la grande routière souabe, le cabriolet Classe E, comme le coupé, est un concurrent direct des BMW Série 3 et Audi A5. Donc dérivés de berlines familiales. Supercherie marketing ? Pas sûr : même si elle reprend quelques éléments de la Classe C au niveau des liaisons au sol, elle s’inscrit pleinement dans la gamme E. Visuellement d’abord, puisqu’elle reprend trait pour trait le physique du coupé. Même face avant agressive, doubles optiques en biseaux, et retour aux angles bienvenu. Qu’il est loin, le CLK et ses formes globuleuses…
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1137](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1137.jpg)
On retrouve le profil du coupé , avec ce fameux passage de roue arrière « Ponton », carte de visite du clan Classe E. Cet effet de style confère également à la poupe un aspect plus trapu, presque charnel. À ce propos, Mercedes est resté fidèle à la capote en toile, plus noble qu’un toit escamotable rigide qui n’aurait pas manqué de déformer son joli postérieur…
Mercedes a choisi de nous le présenter en diesel. Plus exactement, avec le V6 350 CDI (3 litres de cylindrée, comme son nom ne l’indique pas) de 231 ch qui assure le haut de la gamme mazoutée. On l’aura compris, le pragmatisme commercial passe avant. Le pack AMG est tout de même de rigueur sur notre modèle du jour, accentuant l’agressivité de notre monture ( kit carrosserie, jantes 18p ). Tour de barillet, direction le parc naturel du Montseny et ses routes sinueuses dont une partie a servi au dernier rallye de Catalogne. Cela tombe bien, il paraît que le cabriolet Classe E profite d’un dynamisme particulièrement travaillé…
MoteurLe V6 diesel à injection directe se joue à merveille du trafic dense de Barcelone et ses environs. Rond, gavé de couple (540 Nm dès 1600 trs/mn) et particulièrement onctueux, ce moteur emmène sans broncher la nouvelle venue dans un raffinement en rapport avec le standing revendiqué. Les "cabamazout", selon l’expression consacrée, savent parfois faire bonne figure. Performant, ce moteur : 6,9 s pour le 0 à 100 km/h et des relances équivalentes au V6 essence CGI.
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1139](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1139.jpg)
En mode Sport, la boite 7G-Tronic tombe ses rapports en deux coups de cuillère. Cette excellente transmission dénuée d’à-coups contribue en grande partie à la douceur de fonctionnement. On lui reprochera encore un manque de réactivité : à bon rythme, elle hésite sur le rapport à engager et on préfèrera utiliser les palettes. Malheureusement toujours solidaires du volant et peu pratiques en enchaînements rapides. On tâtonne… D’emblée, ce moteur est réussi. La poussée est franche même si lissée à l’extrême. Il sait même être noble si mené avec tempérance, tant qu’un moteur sans bougie puisse l’être.
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1140](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1140.jpg)
Mais trois fois hélas, ce moteur tonique dès les premiers tours de roues est bel et bien estampillé CDI. Le plaisir s’arrête là ou commence le V6 essence 350 CGI, c’est à dire à 4000 trs/mn. Et en franche accélération, un martèlement incongru sur un cabriolet rappelle ses origines. Indéniablement, une mécanique essence sied toujours davantage à un cabriolet. Surtout quand un châssis réussi invite à chatouiller l’accélérateur…
comportement routierFaute d’envolées lyriques de haut régimes, on s’attardera sur ces virolos du réseau secondaire catalan. Très vite, un signe ne trompe pas : même si les qualités dynamiques du cabriolet E sont indéniables, le manque d’endurance des freins se charge de rappeler au pilote à l’attaque que l’engin préfère le cruising. Notre modèle d’essai doté du pack AMG recevait pourtant des disques perforés. En cause, le poids déjà élevé du coupé, supérieur de 115 kg sur la découvrable à cause des renforts structurels inévitables. Au moins, la rigidité est optimale. Avouons également que la suspension sport, plus ferme et plus basse de 20 mm, fait des merveilles : au vu de son excellente stabilité et de la manière dont elle encaisse les changements d’appui, on peine à croire que notre E350 CDI accuse près d’1,9 tonne.
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1142](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1142.jpg)
On tient le haut du pavé, au propre comme au figuré, et la direction asservie à la vitesse (plus ferme sur le pack AMG) est bien dosée et précise : on sait ce qui se passe sous le train avant. À ce sujet, le volant est encore trop grand. Il est des habitudes tenaces chez Mercedes, à l’image de l’unique comodo à gauche de la colonne de direction… Son comportement, très sain, est prévisible. Logiquement sous-vireuse dans un premier temps, elle se rattrape facilement au lever de pied. Les lois de la propulsion reprennent ensuite leurs droits, assez rapidement d’ailleurs avec ce V6 coupleux. Le survirage, assez franc, est vite jugulé par le correcteur de trajectoire et l’affolement de l’antipatinage. C’est d’ailleurs une autre limite à sa sportivité, au profit d’un caractère ultra-sécurisant : même désactivés, les garde-fous électroniques reprennent aussitôt leurs fonctions au moindre signe de pré-glissade. Sur le V6 350 CDI, davantage orienté vers la ballade, on ne lui reproche pas. Mais pour le V6 essence ou même le V8 500, ces intrusions en frustreront plus d’un…
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1143](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1143.jpg)
vie à bordL’habitacle est logiquement identique à celui du coupé. À l’image de l’extérieur, le retour aux angles prédomine dans le dessin de la planche de bord. Sérieuse présentation… Ajustages et matériaux sont irréprochables, à l’image des plastiques d’aspect robuste et des inserts en alu brossé (ambiance Avantgarde), finement surmontés d’un jonc de chrome. On relèvera simplement un espace de quelques millimètres au niveau de l’armature de capote, une fois repliée, qui aurait mérité un habillage supplémentaire au niveau des vitres latérales. Hormis ce détail, rien à redire : le ciel de toit est en tissu de belle facture et réserve une excellente insonorisation.
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1144](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1144.jpg)
L’équipement de série de ce modèle Executive inclut l’essentiel, avec régulateur de vitesse, GPS et sièges électriques chauffants. Dommage que le démarrage mains-libres soit encore optionnel, de même que l’éclairage adaptatif ILS. Bon point également pour les sièges avant multicontours de notre version, qui s’adaptent au millimètre à toute morphologie et préservent un bon compromis confort/maintien. Pour l’arrière, les passagers même de taille moyenne souffriront d’une garde au toit limitée capote repliée.
![[Essai] La Mercedes E350 CDI Executive cabriolet (A207) 2010 Merc1145](https://i.servimg.com/u/f65/14/65/63/78/merc1145.jpg)
Sur cette 4ème génération de cabriolet dérivé de segment E, Mercedes a mis l’accent sur le confort général et l’exploitation maximale de la conduite en plein air. L’argumentaire est limpide : "Quatre places en toutes saisons". D’où l’arrivée de deux artifices, dont l'Airscarf déjà connu sur les SL et SLK. En clair, une buse d’aération à la base de l’appuie-tête réchauffe la nuque des passagers avant. Si l'Airscarf nous a convaincus, le constat est plus mitigé sur l'Aircap chargé d’éviter les remous d’air via une lame qui se déploie au sommet du pare-brise afin d dévier le flux d’air. Activé, il génère un désagréable bruit sans bénéfice particulier en dessous de 120 km/h. Même au delà, ce sont surtout les passagers arrière qui en profiteront. Pas indispensable, donc.
le bilanSans surprise. Le cabriolet est à l’image du reste de la famille Classe E : sérieux, bien construit et offrant des prestations routières en net progrès par rapport à l’ancien CLK. Abstraction faite du V6 350 CDI civilisé mais inexpressif, le Grand Tourisme est au rendez-vous : elle accepte d’être menée à bon train, mais toujours avec cette retenue, cet état d’esprit "élégant" qui caractérise souvent les productions de l’étoile. À sa décharge, le bloc diesel offre un bon aperçu du cabriolet selon Mercedes pour un budget relativement contenu, sans inflation par rapport à son devancier CLK, eu égard au surplus de contenu technologique (moins de 60 000 €, consommation limitée à 10,7 l/100 en conduite pourtant musclée). Mais à ne surtout pas perdre de vue : le 350 CGI offre ses charmes moyennant 3400 € supplémentaires, sans doute plus en accord avec ses lignes gracieuse et son ADN de cabriolet traditionnel.
Caractéristiques techniques Prix de base : 46 900 € ( E200 CGI )
Prix du modèle essayé : 63 350 € ( E350 CDI Executive avec Pack Confort et Pack AMG )
Moteur
Architecture : V6 , position longitudinale avant
Distribution : 2 x 2 ACT, 24 soupapes
Cylindrée : 2987 cc
Alésage x Course ( mm ) : 83 x 92
Puissance maxi : 231 ch à 3800 trs/mn
Couple maxi : 540 Nm de 1600 à 2400 trs/mn
Transmission : propulsion, automatique 7 rapports
Dimensions L x l x H ( mm ) : 4698 x 2015 x 1398
Empattement ( mm ) : 2760
Poids : 1845 kg
Pneumatiques : 235/40 R18 ( av ), 255/35 R18 ( ar )
Performances :
0 à 100 km/h : 6,9 s
vitesse maxi : 250 km/h ( limitée )
consommation cycle mixte ( l/100 km ) : 7,2 ( annoncé ), 10,7 ( relevé )Les +
Châssis imperturbable
Confort de roulement et acoustique
Qualité générale, présentation valorisante
Moteur V6 CDI performant et onctueux…Les -
Mais plage d’utilisation « mazout » ( sur 350 CDI )
Poids élevé
Intérêt du Aircap discutable
Endurance du freinage perfectible, malgré un bon mordantSource : sport-prestige