La Mercedes SL 350 2008Publié par Antoine Arnoux le 17 juin 2008
Source : sport-prestige50 ans et six générations de SL : Mercedes a su cultiver le mythe… Dernièrement restylé, le roadster phare de l’Etoile reprend les codes esthétiques des autres modèles de la gamme. Et en profite pour subir une légère mise à jour au niveau technique.
Question design, Mercedes semble avoir renoué avec un esprit plus statutaire, et c’est tant mieux : après 7 ans de carrière, le SL cru 2008 se veut plus massif et abandonne les formes rondes et trop douces qui caractérisaient la sixième génération de SL. C’est donc un retour aux sources qu’entreprend le SL remanié, avec force clins d’œil au patrimoine de la marque : double bossage du capot et ouïes latérales sont autant de références à son ancêtre de 1954, et le bouclier arrière façon diffuseur renvoie au SLR. Imposante calandre étoilée, bouclier taillé en pointe… Reste à savoir si le "nouveau" SL fait preuve du même caractère sur la route. Pas si sûr : c’est avec parcimonie que les ingénieurs se sont penchés sous les dessous de la belle…
MoteurL’essentiel des changements techniques porte sur un remaniement de la palette de motorisations. Désormais, le V6 3,5 l constitue le milieu de gamme de l’offre SL. La puissance est passée de 272 ch à 316 ch, l’entrée de gamme étant dévolue au 280 de 231 ch. Le régime maxi culmine désormais à 7200 trs/mn et le couple passe à 360 Nm. Les principales modifications portent sur une gestion moteur et une admission revue. Mais l’essentiel des évolutions servent plus l’agrément que la performance pure. Au dessus de 4500 trs/mn, le V6 prend une sonorité métallique très évocatrice et le petit coup de gaz au rétrogradage a vite fait de mettre le sourire au lèvres… Tiens, c’est nouveau. Chercherait-on à empiéter sur les plates-bandes d’une certaine BMW série 6 ? Mais les velléités sportives s’arrêtent là : avec 1825 kg, on ne peut pas s’attendre à un miracle.
Avec 6,2 s pour atteindre 100 km/h, les performances sont appréciables compte tenu du rapport poids/puissance, mais la douceur de fonctionnement est le principal atout de ce SL 350. La boîte automatique 7 rapports 7G-Tronic, montée d’office sur les 280, 350 et 500, joue dans le même registre : très agréable, elle efface toute trace d’à-coup. En mode Confort, l’étagement relativement long permet de bonnes relances mais semble plus adaptée au cruising sur les routes littorales des environs de Saint Trop’. Au quotidien, on préférera le mode Sport ou séquentiel, permettant de profiter un peu plus du potentiel du V6 et de ses vocalises à haut régime. Le caractère du 3,5 l reste linéaire et les sensations qu’il délivre sont en rapport avec le standing de la SL : un peu trop discrètes. Au chapitre consommation, c’est la bonne surprise : les 7,4 l annoncés sur route paraissent optimiste, mais la moyenne relevée en parcours extra-urbain se situe autour d’un modeste 8,5 l. Les départementales de notre parcours invitant au vice, la consommation s’établissait à près de 12 l/100 km en cycle mixte. Honorable, pour un roadster de 316 ch.
Comportement routierLe gabarit du véhicule est peu rassurant en trajets urbains, même si les capteurs de proximité avant/arrière facilitent la tâche. Échappons-nous de la tourmente toulonnaise, direction l’arrière-pays varois. Évoluer à allure modérée sur les départementales sinueuses des gorges du Verdon ne pose aucun problème au SL. La stabilité est souveraine et la tenue de route ultra-sécurisante tant que cette GT est menée le coude à la portière.
Le châssis du SL est moins à l’aise dès que le rythme s’accélère : le train avant souffre du poids conséquent et de suspensions trop souples. Et la direction paramétrique, peu incisive et floue vers le point milieu, n’arrange rien. Jusqu’à un certain point, le manque de dynamisme se traduit par un léger sous-virage. Lors d’attaques en règle, le roadster retrouve son caractère de grosse propulsion et le train arrière jouera des tours. Les décrochages sont tardifs, mais là, nous serons à des allures hautement répréhensibles et rattraper les débordements seront assez délicats : malgré L’ESP et l’ASR fournis de série, les lois de la physique ont leurs limites ! Gageons que la suspension pneumatique ABC ( option à 4000 € ), absente de notre modèle d’essai, améliore le tableau. Les grands axes et les larges courbes rapides conviennent mieux à cet imposant roadster : imperturbable même à très haute vitesse, le SL se conduit en toute sérénité, et dans un confort que ne renierait pas une Classe S…
Vie à bordComme d’habitude dans la famille SL, le niveau de confort atteint des sommets. Sièges ventilés et massants (optionnels) au dessin et à la fermeté quasi orthopédique, position de conduite ajustable au millimètre, et surtout l’inédit système Airscarf, inauguré sur le SLK : deux ventilateurs placés dans les appuie-têtes envoient de l’air chaud dans la nuque des occupants. De quoi rouler découvert en plein janvier… Même en configuration cabriolet, les bruits d’air restent contenus aux vitesses réglementaires. Au delà de 140 km/h, le filet anti-remous devient indispensable.
Dommage que certains interrupteurs et comodos soient partagés avec d’autres modèles moins huppés. Idem pour le volant, d’ailleurs trop grand, que l’on retrouve jusque sur la Classe C. Pour un porte-drapeau aussi mythique, un peu plus d’exclusivité eût été la bienvenue. Et le plastique de certains boutons de climatisation n’a rien à faire à bord d’un roadster de plus de 90 000 € Hormis ces quelques ratés, la présentation est d’un raffinement exceptionnel : l’habitacle fait la part belle au cuir surpiqué, qui recouvre l’intégralité de la planche de bord. On remarquera également les seuils de porte chromés et les touches d’aluminium sur les boutons de couvercle des rangements.
Le traitement du détail ne souffre guère la critique, et le SL ne néglige pas non plus ses aspects pratiques : les rangements sont de taille moyenne mais foisonnent. Deux bacs de rangement assez larges derrière les sièges, vastes bacs de portes faciles d’accès, et des espaces sont ménagés à la base des sièges avant. L’habitabilité est royale, de toute évidence, le SL est un des roadsters les plus agréables à vivre au quotidien. Une réserve toutefois concernant l’ergonomie du GPS : la programmation du guidage est fastidieuse et peu intuitive. L’installation audio est correcte mais ne fait pas du SL un auditorium roulant : le mélomane préférera opter pour la sonorisation Harman-Kardon (1200 €).
Derrière un physique pourtant plus expressif, le SL 350 est loin d’être un roadster sportif. Il n’en présente pas moins un agrément de conduite et un niveau de confort de haute volée. Une fois n’est pas coutume chez le constructeur souabe, l’équipement est relativement complet dès l’entrée de gamme : GPS Command, cuir, réglages électriques des sièges et du volant… La moindre des choses pour un prix d’appel à 95 000 € en 350.
Caractéristiques techniques Mercedes SL 350 2008-Prix de base : 87 000 € ( SL 280 )
Prix du modèle essayé : 96 250 € ( SL 350 + option Keyless Go )
MOTEURArchitecture : V6, position longitudinale
Distribution : 24 soupapes, 4 ACT
Cylindrée : 3498 cc
Puissance maxi : 316 ch à 6500 trs/mn
Couple maxi : 360 Nm à 4900 trs/mn
Dimensions L x l x H ( mm ) : 4562 x 2069 x 1317
PERFORMANCES0 à 100 km/h : 6,2 s
vitesse maxi : 250 km/h ( limitée électroniquement )
Consommations ville / route / mixte ( l/100 km ) : 14,3 / 7,4 / 9,9 ( données constructeur )
Emissions CO² : 236 g/km
Les PLUS +
-Agrément moteur, sonorité
-Présentation et raffinements intérieurs
-Transmission 7G-Tronic, surtout en séquentielLes MOINS -
-comportement aseptisé
-tarifs et options
-au final, peu d’évolutionsSource : sport-prestige