Guide d’achat occasion : Mercedes SL 55 AMG ( R230 )Publié par Antoine Arnoux le 2 mai 2008
Source : sport-prestigeLa cinquième génération du mythique roadster Mercedes perpétue une tradition vieille de près d’un demi-siècle. Vu sous cet angle, le SL est donc bien une légende roulante… Apparue fin 2001, la gamme s’est rapidement enrichie de la version AMG qui faisait défaut à sa devancière. Ouïes latérales, boucliers et jantes spécifiques… Extérieurement, la déclinaison AMG du roadster phare de Stuttgart est aisément identifiable, du moins pour l’amateur éclairé. A la sonorité du V8 compressé exhalée par les quatre sorties d’échappement, le doute n’est plus permis sur sa filiation. Après un passage dans les ateliers d’Affalterbach, le SL est devenu un sérieux concurrent des 997 Carrera S et autres Ferrari Modena, la discrétion en plus.
Naturellement, les 1880 kg que le SL 55 accuse sur la balance confèrent un caractère davantage typé GT que réellement sportif. Le train avant fait preuve d’une légère tendance au sous-virage, mais se place avec précision. Même rapide, la conduite du SL 55 AMG reste accessible, du moins tant que les assistances à la conduite restent en service. Il sera préférable pour le pilote novice de laisser l’ESP faire son travail, même si la tentation de le déconnecter est grande : l’électronique intervient très tôt. Le caractère aseptisé du SL rend ses limites difficiles à cerner, et sans antipatinage ni ESP, les réactions de l’auto offriront quelques surprises. Le freinage est à la hauteur, avec des disques de 360 et 330 mm ( 380 mm à l’avant à partir de 2004 ), et des étriers 8 points.
Le V8 gavé par un compresseur Lysholm ( 1,8 bar ) est infatigable : ses 476 ch et 700 Nm de couple ( dès 2600 trs/mn ) ont tôt fait d’effacer cet embonpoint et de transformer le roadster étoilé en gomme à ligne droite : 4,7s pour atteindre 100 km/h, et les reprises sont tout aussi expéditives. La transmission automatique 5 rapports ( mode séquentiel disponible ) permet des passages éclair. Ceux qui trouveraient ces prestations un peu justes devront s’orienter vers un modèle équipé du « Pack Performance », proposé en 2002 : le moteur passe à 500 ch, le limiteur de vitesse peut être supprimé ( le SL atteint 300 km/h ), la suspension pilotée ABC adopte des réglages plus sportifs. Depuis 2005, le SL 55 est passée à 517 ch et cohabite avec le SL 65, mu par un V12 de 612 ch!
Vie à bordDans l’habitacle, carbone ( ou aluminium, au choix ) et cuir pleine fleur sont de mise. Les doubles compteurs ronds sont recouverts d’alcantara, et le cuir surpiqué de la planche de bord est de toute beauté. Une présentation typiquement Mercedes, sans anicroche. L’équipement « offre » en série clim auto, GPS, radar de recul, cuir électrique chauffant, réglage volant ( chauffant ) électrique, phares xénon… La moindre des choses, pour un prix en neuf avoisinant les 140 000 € lors de son lancement. Préservant un excellent confort d’amortissement, le SL 55 s’apprécie également en tant que passager. Pour une stricte 2 places, l’habitacle est plutôt spacieux. Par le biais de la liste d’options, l’équipement pouvait être enrichi du toit panoramique, du radar Dystronic ( maintien des distances avec le véhicule qui précède )… En occasion, bon nombre de modèles des derniers millésimes sont pourvus de ces raffinements.
Fiabilité et coût d’usageRectifiés en après-vente et désormais fiables, les premiers millésimes produits ont souffert de déboires liés au « tout-électronique », une constante sur les Mercedes de cette génération. Sur les modèles produits en 2002, l’accélérateur « drive by wire » et le démarrage sans clé ( Keyless Go ) ont connu de nombreux dysfonctionnements. La suspension pilotée ABC est à inspecter de près : des cas de fuites du circuit pneumatique ont été signalées, et les éléments d’amortissement sont onéreux à remplacer ( près de 2000 € la jambe de suspension ). En 2005, un problème de régulateur de tension d’alternateur a fait l’objet d’un rappel. Le circuit électrique du système de freinage ( lui aussi rectifié lors d’un rappel en 2004 ) a normalement été vérifié à cette occasion.
Si ces problèmes peuvent effrayer, il n’a pas lieu de s’inquiéter outre mesure, les modèles concernés ayant été pris en charge. Et la fiabilité mécanique est excellente : le V8 issu de la 500 ( que l’on retrouve sur la E 55 ) jouit d’une fiabilité hors pair. Idem pour la transmission et les pièces d’usure, endurantes. Ainsi, disques et plaquettes peuvent durer au moins 60 000 km. Les disques sont chers ( 1200 € pour l’avant ), mais le prix des plaquettes se situe dans la moyenne ( 300 € la paire de plaquettes avant, 150 € l’arrière ). Le budget d’entretien, bien qu’élevé, reste raisonnable pour une GT d’une telle envergure. La révision annuelle dans un atelier agréé AMG en Ile de France tourne autour de 500 €, et les pneumatiques en 255/40 ZR 18 ( av ) et 285/35 ZR 18 ( ar ) sont facturés respectivement 450 € et 580 € la paire, hors pose. A retenir : l’évolution 500 ch de 2004 adopte des jantes de 19p, chaussées de gommes plus onéreuses ( 255/35 et 285/30 ). Concernant le passage à la pompe, il faudra accepter les quelques 14 l/100 km en cycle mixte demandés par le V8 en 476 ch. A l’achat, les prix oscillent entre 50 000 et 55 000 € pour un modèle 2002. En tous les cas, il est impératif de s’assurer de la prise en charge des campagnes de remise à niveau, et du suivi de l’entretien dans le réseau.
Source : sport-prestige