[Historique] Le Mercedes G

Les 30 ans du "G"
Par Joest Jonathan Ouaknine le 19 janvier 2009
Source : leblogauto.com



Le fameux 4×4 de Mercedes a été présenté en février 1979. Il a donc fêté ses 30 ans et il méritait largement un hommage…


L’histoire débute en 1972: le Shah d’Iran contacte Mercedes afin qu’il lui construise un 4×4 militaire. Mercedes s’associe à l’Autrichien Steyr-Puch (qui possède une grande expérience des camions militaires tout-terrains.) Le docteur Gerhard Fritz (ci-dessus) est nommé chef de projet. Celui qu’on appelle alors « Explorer » est calqué sur le Range Rover. Côté design, la fonctionnalité prime sur la forme.


Le Shah d’Iran est de plus en plus chahuté (il s’exilera en 1979) et la commande Iranienne fera long feu. En revanche, à la même époque, la Bundeswehr (armée Allemande) passe un appel d’offres pour un 4×4 militaire. Jusqu’ici, la règle était: "On consulte et à la fin, on attribue le marché à DKW (puis à Volkswagen.)" Cette fois-ci, ils ont décidé de privilégier les aptitudes du véhicules à son badge. Mercedes ressort l’Explorer qui prend le nom de G (Geländewagen; véhicule tout-terrain.) Il sera produit chez Steyr, à Graz.


Il sort en 1979 en châssis court ou long, vitré ou tôlé. Les mécaniques disponibles vont alors de 72ch à 150ch. En parallèle, Peugeot glisse un moteur de 504 dans un G expédié en kit de Graz et crée le « P4″. Il équipera l’armée Française durant les années 80-90 et sera brièvement vendu aux civils. Hasard ou coïncidence, le terme P4 désignait un réformé du service militaire pour problèmes psychiatriques sérieux.


Le secret du G, c’est son châssis à échelle extrêmement robuste. Il possède par ailleurs de grands ressorts associés à des amortisseurs à grand débattement. Enfin, avec ses trois réducteurs, il est difficile à planter.


Les chiffres laissent rêveur: 21 centimètres de garde au sol, la capacités de grimper une cote à 80% (!) ou de rouler latéralement sur un plan incliné à 54% (!!), un angle d’attaque de 36° et un angle de départ de 25°.


Le « G » suit son bonhomme de chemin. Mercedes en fourni une version blindée au pape Jean-Paul II et en 1983, le tandem très « people » Jacky Ickx-Claude Brasseur s’impose au Paris-Dakar. Cette victoire au Dakar marquera un tournant dans la carrière du G, d'utilitaire, le Mercedes deviendra très "people"


1990 L'arrivée du W463
En 1990, le W463, plus luxueux, fait son entrée: ABS, airbags, ESP, intérieur cuir, bois… Avec le G55 AMG, ses 507ch et son cx d’armoire Normande, il devient carrément le panzer du gotha....

Le G continue d’effectuer des missions insolites: dépanneuse de luxe pour le safety car de la F1 ou ouvreur d’un convoi à destination de l’Afghanistan.


Comme pour prouver que non, il n’a pas changé, Mercedes diffuse à intervalle régulier des images de « off-road ». Et effectivement, le « G » reste un redoutable franchisseur. Néanmoins, on voit mal un propriétaire de G55 AMG sur une butte de trial…


Enfin, en bonus, un « G » surpris à Pyongyang! Les Kim père et fils sont de grands fans de Mercedes. Du coup, en Corée du Nord, avoir une Mercedes est une preuve ultime de fidélité au régime. Même dans l’armée, on tente de jouer les fayots!


Chaine de production du Classe G chez Steyr, à Graz.

30 ans déjà pour le classe G, et indémodable toujours.

Tout a commencé avec..

J'adore les photos des études de style à l'époque avec tout fait à la main..

La Peugeot P4 ... et la Corée du nord fans de Mercedes, faut faire un séjour là bas..

Chouette photos de la chaine de production du classe G.

Malachite78 a écrit:

J'adore les photos des études de style à l'époque avec tout fait à la main..

Oui j'aime bien aussi voir la genèse d'un projet, ça permet de mieux juger le résultat final. En l’occurrence dans le cas du G, même si au départ j'ai eu du mal a l'apprécier, je dois avouer qu'il a une vraie personnalité à laquelle sa longévité exceptionnelle dans le paysage automobile actuel n'est certainement pas étrangère

Citation :

La Peugeot P4 ... et la Corée du nord fans de Mercedes, faut faire un séjour là bas..

Ah la P4..... je l'ai vu arriver en remplacement des Jeep lorsque je faisais mon service militaire.... nous sommes parti a Suippes/Mourmelon en octobre.... Un désastre.... elles restaient planté dans la boue, heureusement il nous restait des Jeep pour les sortir..... Le moteur 504 était une vraie merde, pas assez de couple C'est surement pour ça que j'ai eu du mal a apprécier le G.... Pour la Corée du Nord... ce sera sans moi

Citation :

Chouette photos de la chaine de production du classe G.

La fabrication est encore très artisanale, ce qui explique en parti son coût, mais vu les prix de vente, pas de soucis, MB marge bien dessus

Pourquoi ils n'ont pas gardé le moteur Mercedes, par chauvinisme?

Je ne me souviens plus très bien, c'était un appel d'offre de l'armée française pour remplacer les Jeep hors d'âge, Peugeot a eu le marché, il fallait bien qu'il y ait quelque chose sur la P4 qui venait de chez eux je suppose

Superbe sujet que tu as trouvé Bob

Faut dire que le G arrivé en 72, c'est encore une époque de "construit pour durer", et même avec l'évolution, le concept reste, là où un ML n'est plus dans cette philo, à mon avis .

Super sujet CHAPEAU bas

De la Gadoue au Glamour…
Par Marcel PIROTTE
Source : GatsbyOnline.com





Dans notre monde hyper socialisé où les relations sociales ont tendance à passer bien souvent au second plan de nos préoccupations journalières, le fait de revoir des amis de longue date revêt pour moi une très grande importance. Ce fut le cas avec la dernière mouture de la classe G


G pour Geländewagen, traduisez par "tout terrain"
Rien que de bons souvenirs ! Il y a en effet quelques 33 ans, (j’étais à cette époque jeune, beau et mince), je faisais la connaissance de cet incroyable 4X4 qui aujourd’hui encore, avec plus de 270.000 unités au compteur, permet à Mercedes de produire le 4X4 de (petite) série le plus puissant au monde, 612 chevaux et 1000 Nm pour le G 65 AMG, ne cherchez pas, il n’y a pas mieux…

Début 1979, Mercedes m’invite à découvrir au cœur de la forêt noire en Allemagne un tout nouveau 4X4 baptisé G pour Geländewagen.
A l’époque, ce tout terrain entre déjà par la grande porte dans ce club sélect, avec notamment la traction intégrale permanente !
Seules la Range Rover ainsi que la Lada Niva en sont équipées..., mais en plus, le G est pourvu également d'un très beau châssis séparé en échelle, avec deux ponts rigides ainsi que la possibilité de bloquer manuellement les trois différentiels : central, avant et arrière.

Quatre types de carrosseries d'aspect rustique, aux lignes taillées à la hache.
- version courte 2m40 2 portes fermé...
- version courte 2m40 2 portes cabriolet + hard-top...
- version longue 2m85 5 portes fermé...
- version maxi 4m40 2 portes tôlé...

Mercedes propose un choix de plusieurs motorisations :
- diesel 4 cylindres 240 GD (2,4 l de 72 chevaux)...
- diesel 5 cylindres 300 GD (3,0 l de 80 chevaux)...
- essence 4 cylindres 230 G (2,3 l de 90 ou 102 chevaux)...
- essence 6 cylindres 280 Gi (2,8 l de 150 chevaux, injection mécanique)...

En plus du blocage manuel des trois différentiels, la transmission comporte un choix de rapports courts et longs ainsi qu’une boîte manuelle 4 rapports.

A l’époque, Mercedes avait un peu caché que ce véhicule avait été mis en chantier tout au début des années '70 à la demande du Shah d’Iran qui voulait doter son armée de 20.000 4X4 "Made by Mercedes". Du coup, le constructeur allemand s’était mis à la recherche d’un partenaire qui devait être un véritable spécialiste du tout terrain. Il le trouvera chez le spécialiste autrichien Steyr Puch à qui l’on doit notamment les fameux 4X4 légers Haflinger et Pinzgauer qui équipent avec succès les armées autrichiennes et suisses.


Fort de cette expérience, le G entièrement réalisé à Graz ne peut dès lors renier ses origines tout en dévoilant des talents d’incroyable franchisseur !
Grâce notamment à sa garde au sol élevée (21 cm) mais également à ses pneus très accrocheurs, sans oublier ses angles d’attaque et bien évidemment sa transmission spécialement conçue. Sur les pistes d’essais Unimog, Voir : ICI j’avais ainsi pu me rentre compte que les croisements de ponts, s’effectuaient avec une incroyable facilité, que le G entrait ou sortait avec la même aisance de trous qui auraient pu accueillir une mini voiture et qu’il grimpait ou descendait tout aussi facilement des escaliers avec des pentes de 80 %...

Au final, il pouvait passer (presque) partout et s’il ne passait pas, aucun autre 4X4 ne pouvait alors franchir l’obstacle ! Sur la route et malgré un poids à vide compris entre 1820 et 2065 kg, son comportement était honorable, du moins avec ses ponts rigides... mais plutôt correctement guidés et assez bien suspendus. Quant aux performances, les blocs diesel lymphatiques avaient du mal à s’exprimer, seul le six cylindres essence tirait un peu son épingle du jeu, mais pour cette version, il fallait compter un peu plus de l'équivalent de 20.000 euros, à convertir en francs de l’époque !

Malgré ce handicap, ce véhicule va pourtant très vite remplacer au sein de la Bundeswehr, une certaine DKW Munga pas assez puissante, il sera aussi choisi par de nombreux pays dont ceux du nord de l’Europe (Finlande, Danemark, Norvège), mais également par l’Algérie, le Canada et même les Etats-Unis, sans oublier la Suisse et bien évidemment l’Autriche (où il porte le nom de Puch G), afin d’équiper les forces armées et les différents corps de police.


En France, on le connaît également sous le nom de P4 mais seul le châssis austro-allemand est conservé, le moteur ainsi que la boîte de vitesses proviennent de chez Peugeot. En Belgique, après de multiples tergiversations politiques guidées surtout par des compensations économiques, c’est le 4X4 Bombardier canadien, cousin du VW Iltis qui a été retenu. C’était (à mon avis) le plus mauvais choix, mais il était assemblé à Forest, en Belgique
Et tant pis si sa carrosserie monocoque ne pouvait supporter les contraintes dues à l’utilisation d’un 4X4…


Durant ces 33 ans, j’ai donc retrouvé à plusieurs reprises ce Mercedes G dont la conception n’avait pas beaucoup évolué, si ce n’est le montage de moteurs de plus en plus puissants associés à une finition de plus en plus soignée qui lui permettait dès lors de s’aventurer dans les beaux quartiers.
Je me souviens également d’un essai réalisé au cœur du vaste domaine du Château Lastours en France, connu des amateurs de Paris-Dakar et théâtre de nombreuses étapes avant la grande plongée vers l’Afrique.Un régal pour les amateurs de 4X4 !
Et puisque nous en sommes à évoquer ce rallye-raid, faut-il rappeler qu’un 280 GE (entièrement sponsorisée par Texaco via son bouillant patron, le baron belge John Goossens), poussé à 220 chevaux, a remporté l’édition 1983 avec le tandem belgo-français Jacky Ickx & Claude Brasseur

A l’époque, on avait beaucoup parlé de tricheries et de pièces non conformes, mais le duo de vedettes a prouvé par la suite qu’ils faisaient bel et bien partie de ce club très fermé des spécialistes de la terre africaine, même si en six participations, ils n’ont jamais pu inscrire une seconde victoire à leur palmarès…
Et si actuellement, on voit cette Mercedes G qui portait le dossard 142 parader dans de nombreuses expositions, attention, ce sont bien souvent des répliques, mais très bien refaites à l’ancienne, avec moteur d’origine, y compris transmission et amortisseurs, un travail de spécialistes…


En outre, après l’attentat de 1981 contre le Pape, le Vatican qui voyait dans l’étoile allemande une bien meilleure protection, va remplacer la Fiat Campagnola par une Mercedes G blindée, qui aujourd’hui cède le pas à une autre Mercedes, une ML un rien modifiée mais nettement plus confortable… Ce n’est pas l’étoile du berger mais ça y ressemble


Une G, oui mais en version AMG, sinon rien !
La semaine dernière, j’avais rendez-vous au cœur des Alpes françaises avec la nouvelle Mercedes G. Oh rassurez-vous pas de révolution mais plutôt une timide évolution pour ce G toujours livrable dans les mêmes versions qu'à l'origine, toujours avec cet aspect de la fin des années '70, des lignes taillées à la hache, un design de camion avec un taux de pénétration dans l’air à peu près identique à celui d’une armoire normande..., sans oublier un look rétro de gare de chemin de fer..., qui me fait penser à celle de Schaerbeek en Belgique, Salvator Dali affirmait que la gare de Montpelier était le centre du monde, pour moi c'est la gare de Schaerbeek...

Le Mercedes G est un véritable baroudeur dans tous les sens du terme, imposant même à l’arrêt...Mais pour 2012, on l’a rendu un rien plus élégant et encore plus fréquentable auprès de la Jet Set. Nouvelle calandre et présence de feux de jour LED, difficile dès lors de le rater..., alors qu’à l’intérieur, l’équipement de série comprend l’accès internet, la navigation 3D et de nouvelles aides à la conduite (comme un radar mesurant la distance de sécurité avec le véhicule précédent), de nouveaux détecteurs d’angles morts, ainsi que l’aide au parking.En outre, les fonctions ABS ont été (re) calibrées, afin d’encore mieux gérer les déplacements en off road, tout en facilitant l’utilisation d’une remorque de plus de trois tonnes ainsi que le démarrage en côte ! Au centre de la planche de bord, Mercedes n’a pas oublié les trois interrupteurs permettant de bloquer les différentiels alors qu’un mini levier de vitesses se charge de faire travailler la boîte auto, à 5 ou 7 rapports selon les versions.


Les motorisations ne sont plus les mêmes qu'à l'origine !
- V6 diesel 3 l de 211 chevaux ou
- V8 essence 5,5 l de 387 chevaux et 530 Nm.
Pour les utilisateurs de 4X4 purs et durs, Mercedes propose toujours sa version "Professionnel" diesel 3 l de 184 chevaux avec boîte auto 5 rapports longs et courts, un modèle qui une nouvelle fois m'a bluffé par ses capacités à passer littéralement partout, sans jamais donner l’impression de forcer la cadence…


En revanche, il serait sans doute dommage d’aller griffer la carrosserie d’une version longue, surtout si elle est badgée AMG, le département hautes performances de Mercedes. Rien n’est ici trop beau ni trop cher, un peu plus de 140.000 € pour le G 63 AMG..., 280.000 € pour le G 65 AMG…
Il faut sans doute être sérieusement fêlé pour dépenser tant et tant pour acquérir un tel engin..., mais si certaines vedettes du show bizz..., divers dictateurs sanguinaires, quelques cheiks, émirs et patrons d'affaires organisées..., sont prêts à lâcher autant de blé, pourquoi pas ? Mercedes aurait tort de s’en priver.D’autant plus qu’avec son V12 de 612 chevaux et 1000 Nm de couple, le C 65 AMG n’a de leçon à recevoir d’aucun autre 4X4, c’est le plus puissant et le plus cher, point barre !


En revanche, je me contenterais déjà de la version biturbo 5,5 l de 544 chevaux et 760 Nm... J'ai été envouté par le bruit inimitable de son V8 !
On l’entend arriver... et de loin..., titiller l’accélérateur revient à diriger un concert pour grandes orgues ! D’autant que ce mini camion de 2.550 kg accélère comme une Porsche, 5,4 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, il pointe ensuite à 210 km/h !


Si tout se passe bien sur route sèche et en ligne droite, c’est une autre paire de manches en virages et surtout lorsque le revêtement devient glissant.
Mieux vaut adopter une conduite nettement plus humble, le comportement dynamique ne fait pas partie de ses qualités intrinsèques... et de plus le freinage malgré des disques hyper dimensionnés avoue bien vite ses faiblesses.Mais quelle gueule et surtout quelle présence ! Ici le fait de monter en voiture se justifie pleinement, mais pour ce qui est de la consommation, mieux vaut qu’un généreux mécène vous prête sa carte carburant... car malgré la présence d’une boîte auto 7 rapports et d’un Stop&Start (ce qui selon Mercedes se traduit par une diminution de 13 % de la consommation) comptez en moyenne entre 15 et plus de 20 l/100 km !

C’est le prix à payer pour rouler différemment, mais également pour faire partie de la grande famille G dont l’année dernière, près de 6.600 véhicules ont encore été vendus à travers le monde, contre 4.330 en 2009 ! La crise, quelle crise ?

Merci pour le post, qui retrace l'histoire du Classe G.. les motorisations ont énormément évolué, à ces débuts le plus puissant était le G280 avec 150chv, et maintenant regardé juste la version diesel qui est à plus de 200 chv. Mais le comportement routier et le freinage atteint ses limites sur ces nouveaux classe G.

GGGGGGGGGGGGGGGGGGGGnial

Dommage qu'ils en exposent pas dans les salons, parce que c'est un modèle vraiment superbe, même s'il a 30 ans.