Mercedes SLR Roadster 2007Julien Caupeil le 07.2007
Source : www.321auto.com Yachting sur terreVendredi 20 juillet, 6 heures du matin, je suis déjà à Roissy, prêt à embarquer pour Francfort. Je n'ai dormi que deux heures, mais je ne me plains pas car je vais essayer une des voitures les plus exclusives qui soit. Un bolide de rêve que l'on est déjà content d'apercevoir dans la rue. Un des fleurons de l'industrie automobile allemande et, bien sûr, une des voitures les plus chères du monde : la Mercedes-Benz SLR McLaren dans sa nouvelle version roadster.
Démonstration de forceA l'aéroport de Francfort, nous cherchons la navette qui nous emmènera au centre d'essai, mais pas le moindre minibus en vue et pour cause : c'est une flotte entière de Maybach qui assure les quelques kilomètres de transfert. Je m'installe à l'arrière d'une version 62, c'est un peu comme si l'on mettait Paris Hilton dans une Lada 111 : j'ai du mal à trouver mes repères. Au bout de quelques minutes je m'habitue assez bien à l'idée d'avoir deux mètres d'espace pour les genoux, quinze boutons pour le réglage des rideaux, un petit coussin moelleux sur l'appui-tête et je commence à pester sur l'absence de champagne pour remplir les flûtes en argent disposées dans l'accoudoir. Ce petit voyage dans une limousine à 454 000 euros n'est qu'un prélude en confort majeur pour un concert allegro fortissimo.
La flèche d'argentPetite conférence de presse en extérieur, les ingénieurs allemands nous présentent fièrement les entrailles du roadster. Une monocoque en carbone, un V8 fabriqué à la main - BRRRRRRRRR - des freins carbone/céramique increvables - BRRRRRRRRR - une aérodynamique de Formule 1 - BRRRRRRRRR - chaque explication est ponctuée par le vrombissement incroyable des SLR qui viennent se mettre en place, difficile de se concentrer dans ces conditions.
La flèche d'argent qui nous a été attribuée est verte ! Mais ce n'est pas le vert mat de la police allemande, il doit bien y avoir vingt couches de peinture pour obtenir une telle densité et ce niveau de brillance métallique. La capote au tissu exclusif, dont le tressage rappelle le carbone du châssis est plus ou moins beige... il faudra demander à une femme pour avoir une couleur exacte et végétale (comme "prune", "noisette" ou "aubergine" !).
Une simple pression sur le gros bouton qui se trouve sur le flanc et la porte papillon s'ouvre silencieusement, laissant une large ouverture au dessus d'un seuil de porte assez élevé. Les gens de chez Mercedes se sont cassé la tête pour conserver les portes en élytre sur le roadster... je rappelle que sur le coupé 300 SL on ne pouvait pas ouvrir les vitres et que le roadster dérivé avait des portes classiques.
Cette fois, avec des renforts en acier sur les montants avant et une cinématique unique, le roadster SLR s'offre le plaisir unique des portes montantes.
Engine StartUne fois bien calé dans le baquet en carbone, il ne reste plus qu'à décapsuler le levier de commande de boîte et appuyer sur le bouton "Engine Start" : premier frisson pour votre serviteur, qui s'est trop habitué aux 4 cylindres diesel, on peut encore faire rimer automobile et passion, même au ralenti !
Boîte en mode automatique / confort, je profite humblement des premiers grondements du V8. Les premiers virages s'abordent avec circonspection, le (très) long museau du SLR ne peut pas se glisser partout, on a l'impression de manoeuvrer un bateau et ce n'est pas le son du moulin qui va changer ce sentiment !
Il faut attendre de sortir de la ville pour donner le premier coup de gaz et se retrouver plaqué contre le cuir... la voiture de devant se rapproche plus vite que prévu : freinage, la SLR s'arrête plus vite que prévu... c'est la découverte d'un nouveau monde, celui des supercars !
Un bout d'AutobahnJe rejoins rapidement l'autobahn, espérant faire parler la poudre sur les sections non limitées. Première déception, la vitesse est presque tout le temps limitée à 120 km/h et je reste donc sur le deuxième rapport (!), second problème, le trafic est dense et les allemands sont disciplinés.
Dès que la voie de gauche se dégage j'essaye d'utiliser tout le potentiel de la SLR, la voiture bondit de 100 à 200 km/h sans jamais faiblir, je suis déjà bloqué dans la circulation et j'ai l'impression de n'utiliser que 20% de la puissance... Je me sens à la fois ultra-puissant et frustré, comme Clark Kent quand il ne trouve pas une cabine téléphonique pour enfiler son slip rouge.
Le temps est clément et nous roulons décapotés, même à 200 km/h les remous sont maîtrisés et il est possible de parler dans la voiture. Voiture capotée, le moteur - placé en position centrale avant - reste omniprésent sans être envahissant. Je vous conseille tout de même d'ouvrir les vitres dès que possible pour profiter des grondements gutturaux des sorties d'échappement placées juste sous les portes !
Un Yacht dans un ruisseauAprès les grandes lignes droites, nous décidons de poser les larges roues du SLR sur les petites départementales allemandes.
On ne se lasse pas des borborygmes du V8 compressé qui n'hésite jamais à lâcher ses 626 chevaux. La motricité est excellente grâce à un ESP qui n'est pas trop intrusif, mais tout de même très actif, il est d'ailleurs fortement conseillé de ne pas déconnecter les aides à la conduite sur route ouverte, sous peine de faire la toupie dès le premier virage.
Avec sa tenue de route de kart et son couple de camion, le roadster SLR est un régal dans les grandes courbes qui sont littéralement englouties. En revanche, lorsque la route devient étroite et les virages serrés, le SLR est bien moins à l'aise et ce n'est pas seulement à cause du gabarit et du poids de la voiture.
Ce qui pénalise le SLR c'est son freinage. D'abord la pédale n'est pas suspendue mais "plantée" dans le plancher (comme sur une smart !), ce qui implique un angle d'attaque atypique. Ensuite le touché est très ferme et il faut compter avec une course un peu longue avant que les étriers ne viennent effectivement mordre les disques. Enfin, lorsque le freinage se déclenche, il est si puissant que l'on regrette de ne pas avoir freiné plus tard.
Avoir les disques les plus chers du marché (céramique renforcée de fibre de carbone), un système pour évacuer l'eau en temps réel et un aérofrein sur la malle arrière c'est très bien, mais j'aurais préféré quelque chose de plus simple : par exemple la possibilité de réaliser un freinage dégressif classique !
C'est dans la boîteLes premières sources de plaisir du SLR sont les poussées phénoménales et la sonorité caverneuse du huit cylindres. Mais il y a encore une cerise sur le gâteau, c'est la boîte "Speedshift R". Cette évolution de la boîte auto à cinq rapports proposée sur certains modèles AMG de la marque à l'étoile est plutôt banale en mode confort et vaguement erratique en mode sport, mais une fois le mode manuel enclenché, elle devient un vrai petit jouet.
Commandée à partir de petites palettes solidaires du volant, cette boîte est très rapide pour les passages à la vitesse supérieure et offre un véritable frein moteur dans les phases de décélération. Cette réactivité qui s'approche de celle d'une boîte robotisée ajoute du ludisme à la conduite et permet de compenser le manque de progressivité du freinage.
Notez qu'il y a trois niveaux disponibles à l'intérieur même du mode manuel : "Sport", "Supersport" et "Race", améliorant chacun les temps de réponse de la boîte. Difficile de bien voir la différence sur route ouverte, ce qui est sûr c'est que le mode Race permet d'aller taquiner le rupteur sans la moindre frustration.
ExclusivitéSur une voiture à 500 000 euros, il est possible de pinailler sur certains points comme les plastiques présents dans l'habitacle (à peine dignes d'une Subaru Legacy) ou le freinage mais ce qui compte c'est le sentiment d'exclusivité.
Finalement qu'est-ce qui fait que votre ami milliardaire ne regrettera pas d'avoir mis un demi million dans un SLR, plutôt que dans la rénovation de l'aile droite de son château ?
D'abord le style plein de références (300 SLR de 1955), d'extravagance (le nez de Formule 1) et d'esbroufe (les portes papillon).
Ensuite le moteur V8 et ses 780 Nm de couple, véritable pièce d'orfèvrerie signée par l'artisan, qui procure du plaisir dès le ralenti et jusqu'en haut du compte tour.
Enfin il y a le regard des autres, à ce niveau de prestige automobile, la jalousie se transforme en admiration et il n'est pas rare que les automobilistes vous demandent de mettre un coup de gaz pour mieux entendre le moteur, si vous vous exécutez, vous les verrez disparaître dans votre rétroviseur et comprendrez enfin ce que c'est de "déposer" une voiture.
ConclusionLe son, la consommation, le bain de soleil, le prix et même la manoeuvrabilité unissent dans un même univers la Mercedes McLaren SLR et les yachts de plaisance. Pas la peine de traîner en ville et sur les routes de montagne, la SLR sera plus à l'aise sur les longs rubans d'asphalte et sur circuit.
La SLR n'est peut-être pas l'ultime sportive, mais elle fait partie des voitures qui apportent du plaisir à chaque coup de gaz et je pense que même les plus blasés, comme Jean Alesi (détenteur d'une SLR 722), ne se lasseront jamais des rugissements de cette auto hors normes.
Fiche technique : Mercedes-Benz SLR McLaren Roadster
Prix : 500 000 € (2007) * Vitesse max 332 km/h
* 0 à 100 km/h 3.8 sec.
* Conso autoroute 10.8 litres / 100 km
* Conso mixte 14.5 litres / 100 km
* Conso ville 20.9 litres / 100 km
* Poids 1825 kg
* Moteur V8 - 3 soupapes/cylindre
* Cylindrée 5439 cm3
* Carburant Essence
* Puissance 626 ch à 6500 tr/mn
* Couple 780 Nm dès 3250 tr/mn
* Puissance fiscale 58 CV
* Boîte de vitesses AMG Speedshift 5 (automatique)
* Transmission Propulsion
* Dimensions (L/l/H) 4656 / 1908 / 1281 m
* Réservoir 97 litres
* Capacité coffre 204 dm3
* Emissions CO2 -
On aime +
* Moteur exceptionnel
* Sonorité envoûtante
* Tenue de route impressionnante
* Ambiance BatmobileOn regrette -
* Freinage peu progressif
* Plastiques dans l'habitacle
* Confort limité
* Prix (celui d'un appart à Paris)Source : www.321auto.comMercedes SLR McLaren Roadster 2007 Source : Gatsby MagazineQuelque part dans le monde un milliardaire se lamente de n'avoir accédé à la fortune à temps pour s'offrir une des premières SLR.
Un de vos amis, peut-être ?
Rassurez-le.
Il peut s'adresser au concessionnaire Mercedes-Benz le plus proche et réserver la nouvelle variante Roadster.
Annoncé en 2003 avec quelque 626 chevaux et 780 Nm de couple, la Mercedes-Benz SLR McLaren prenait d'emblée l'ascendant par les chiffres sur la Porsche Carrera GT de 612 chevaux.
Aujourd'hui pourtant, ce missile de la route peine à faire sourciller les élites de ce monde.
S'il vous manquait à l'époque les fonds nécessaires pour vous offrir l'un des tous premiers exemplaires, Mercedes-Benz vous offre l'occasion de vous rattraper.
Et de quelle manière !
Que diriez-vous de réserver l'un des premiers Roadster SLR ?
Il suffit pour cela de débourser la bagatelle de 800.000 €.
Idéal pour parader sur la Côte d'Azur.
Voilà, en effet, qui vous pose un homme.
Mieux sans doute que la vulgaire "série limitée" sur base de coupé proposée l'an dernier sous le patronyme de SLR 722 Edition
Comme le coupé SLR, le roadster fait appel à la fibre de carbone pour sa coque.
Un matériau incroyablement solide au regard de sa masse, qui garantit une rigidité exceptionnelle pour une sportive découvrable obnubilée par son poids et ses performances.
C'est grâce à ce matériau très coûteux que la SLR a pu conserver ses portières en élytres et, accessoirement, permettre à une poignée d'ingénieurs privilégiés de réaliser leur rêve en travaillant avec des technologies de pointe.
Partant de là, le parallèle avec le travail de leurs homologues du monde de la Formule 1 tombe sous le sens comme du temps du Coupé SLR.
D'ailleurs, Mercedes-Benz met en avant aussi bien la parenté esthétique que le cousinage technique entre ces deux mondes.
Les trains roulants sont dits issus "de la compétition automobile", tout comme les solutions mises en œuvre pour extraire 626 chevaux du V8 AMG à compresseur de 5,5 litres.
Les 100 km/h sont atteints en 3,8 secondes, un temps identique à celui du Coupé lui aussi doté d'une boîte automatique Speedshift R-AMG à cinq rapports.
Libre à vous de taper dans les 780 Nm laissés à votre bon plaisir : McLaren et Mercedes-Benz ont cru bon devoir installer des disques de frein en céramique pincés par des plaquettes en carbone.
Soit le système de freinage le plus avancé disponible à ce jour.
N'allez pas croire pour autant que vos amies refuseront de prendre place à bord du Roadster SLR.
La veinarde du moment pourra profiter de votre brillante conversation (n'est-ce pas pour cela qu'elle vous a choisi ?) capote baissée jusqu'à 330 km/h.
Ce sont ces Docteurs Ingénieurs en mécanique et en aérodynamique qui vous le disent !
Ce n'est pas tant le courage qui vous manquera, mais plus sûrement un circuit doté d'une ligne droite suffisamment longue.
Source : Gatsby Magazine www.LesAutomobilesExtraordinaires.com www.GatsbyOnline.com ...