MERCEDES-BENZ SLR coupé (W199) 2005Texte : Gabriel LESSARD
Source : www.automobile-sportive.comETOILE FILANTE !Le groupe DaimlerChrysler ne cesse de se battre sur tous les fronts avec ses différentes marques. Que cela soit en Formule 1 ou en véhicule de tourisme avec les marques Mercedes-Benz, Chrysler, Jeep et smart, le combat se passe aux avant-postes. C'est avec Mercedes-Benz, AMG et McLaren Cars qu'est née la nouvelle étoile filante de la nébuleuse germano-américaine : le SLR. Un seul objectif, être la meilleure...
Depuis des décennies, et même avant guerre en remontant jusqu'aux Mercedes-Benz 540 K ou SSK, la marque à l'étoile se positionne en marque leader. Si ses rivales d'alors s'appelaient Delahaye, Talbot et Bugatti, depuis les années 50 c'est sur Ferrari, Maserati, Jaguar, Porsche et BMW qu'il faut compter pour barrer la route des flèches d'argent. L'accident tragique survenu au Mans dans les années 50 avait mis un coup d'arrêt aux velléités de Mercedes-Benz en compétition et freiné ses ardeurs dans ses modèles de tourisme. Ainsi, ses 300 SL portes papillon et ses 300 SLR ne furent pas réellement remplacées. Les nouveaux Mercedes-Benz SL pagode de 1964 jouaient plus dans la catégorie GT et roadster de luxe, que du sport pur et dur. Il faudra donc attendre les nouveaux roadster SL type R230 avec la variante SL 55 AMG Kompressor pour voir Mercedes-Benz revenir aux affaires avec le label AMG. Il faut reconnaître que le V8 Kompressor de 500 ch qui l'équipe, lui autorise des performances de premier ordre. Mais aussi beau, réussi et performant soit-il, il lui manque encore un petit zest de noblesse et d'exclusivité pour aller chercher et terrasser définitivement les Ferrari 575 Maranello et autres Lamborghini. Dans la catégorie limousine, la Classe S possède désormais son maître avec la berline Maybach, et désormais, les SL et CL ont de même avec le SLR. Son cahier des charges ? Etre plus performante que ses rivales tout en conservant les facilités d'utilisation propres à la marque à l'étoile...
CONCEPTION.Suite aux deux titres mondiaux en Formule 1 avec McLaren en 1998 et 1999, Mercedes-Benz, en association avec McLaren Cars démarre son projet baptisé SLR. Au salon de Détroit en janvier 1999, Mercedes-Benz dévoile son projet sous la forme d'un concept car baptisé Vision SLR. C'est surtout la face avant de cette future GT qui interpelle tant par la longueur de son capot avant que par ses nervures qui s'inspirent indéniablement des capots de ses grandes soeurs de race en Formule 1. De larges voies d'aération sont prévues car sous le capot, c'est le V8 Kompressor de 5,5 litres qui est installé. Deux prototypes seront étudiés et présentés : une variante coupé et une en roadster. Dans les deux cas, ces GT sont de strictes deux places avec le moteur situé à l'avant. La Formule 1 et McLaren étant les principaux acteurs sur la conception du SLR, il est donc logique de découvrir toute une structure entièrement composée en carbone. Ce carbone spécifique possède pas moins de 5 couches différentes pour obtenir une rigidité maximale en conservant un poids contenu. Les deux portes s'ouvrent en élytre, ce qui ajoute au caractère exceptionnel du SLR. Et fin du fin pour le châssis, le freinage est confié à des disques de généreux diamètres qui sont... en céramique et utilisent le système Mercedes SBC des SL et Classe E. Efficacité assurée !
LA PARENTE MERCEDES.Quelle ligne ! Si la parenté avec les modèles "classiques" du reste de la gamme Mercedes-Benz est indéniable avec notamment les double phares ovoïdes et le dessin des feux arrière, le reste de l'auto fait preuve d'un modernisme absolu. Si dans le cas de l'Enzo, les designer se sont laissés dicter leurs règles uniquement par l'efficacité aérodynamique, ceux de Mercedes-Benz ont réussi un savant mélange entre efficacité et beauté. Il est heureux de constater qu'à l'instar des Ferrari 575 Maranello, Chrysler Viper et Chevrolet Corvette, le retour aux longs capots et aux poupes raccourcies est de vigueur. Cela assoit plus la personnalité de l'auto tout en suggérant la puissance. Cela permet en outre de conserver un coffre de contenance minimale (272 litres pour le SLR) et de placer le moteur à l'avant. Par rapport aux prototypes Vision, les lignes ont été quelques peu modifiées. Ainsi, la proue du SLR s'est très légèrement assagie, avec des entrées d'air moins proéminentes, et l'arrière notamment a été rehaussé pour optimiser l'appui aérodynamique. Cela donne une ligne de profil encore plus particulière au SLR qui sera à coup sûr sa marque de fabrique, sa distinction. Les très belles jantes alu en 18 pouces finissent d'asseoir l'auto sur la route et contribuent à sa bestialité et à l'évocation de vitesse.
FINITION MERCEDES…Pas question sur le SLR d'oublier les habitudes de la marque. Certes, vous ne trouverez pas réellement un habitacle ressemblant à celui des Classe A ou C, mais force est de reconnaître et deviner la patte Mercedes à l'intérieur. Ainsi, le combiné d'instruments ressemble à s'y méprendre à celui du SL actuel, tandis que certains commodos sont tout droit issus de la gamme Mercedes-Benz. De même la console centrale s'inspire de celle des SL en y ajoutant cependant une touche personnelle. L'ensemble fait très "high tech" et les équipements de série sont nombreux. Heureusement à ce niveau de prix ! Le démarrage de l'auto se fait via le bouton de démarrage situé sur le levier de vitesse automatique caché sous une trappe. L'ensemble est du plus bel effet. Également très beau à regarder les sièges en carbone entièrement recouverts de cuir. L'espace à bord est en revanche très mesuré.
MOTEUR !La mécanique présente sous le capot du SLR est désormais connue de tous les passionnés de sportives d'exception. Après avoir étonné et surpris par son punch et sa sonorité sous le capot des SL 55 AMG, CL 55 AMG, S 55 AMG et E 55 AMG, il s'est imposé comme l'un des références du marché. Le souffle de son compresseur n'y est certainement pas étranger. Si d'ordinaire il développe entre 476 et 500 ch suivant les versions, sur le SLR, les prétentions ont du être revues à la hausse. Si au départ, il devait tourner autour des 600 ch, c'est finalement 626 ch à 6 500 tr/mn qui ont été obtenus ! Il n'en fallait pas moins, car chez AMG les nouvelles S, CL et SL 65 AMG équipées du V12 biturbo poussé à 612 ch menaçaient sérieusement la future star de Mercedes-Benz. Plus que la puissance pure, c'est également le couple phénoménal de 780 Nm de 3250 à 5000 tr/mn qui impressionne. La disponibilité et le punch de ce V8 est donc diabolique. Pour améliorer leur V8 les techniciens d'AMG ont travaillé essentiellement sur l'augmentation des vitesses de rotation et ont dû étudier de nouvelles pièces mobiles plus légères. Pour la transmission, c'est une habitude à Stuttgart, une boîte automatique à 5 rapports a été accolée au V8. Pourquoi ne pas avoir prévu d'office la nouvelle boîte à 7 rapports ? Mystère...
SUR CIRCUIT…Les invitations pour essayer ce SLR en primeur ont été diffusées au compte-goutte et réalisées sur circuit avec pace-car (un CL 55 AMG !) devant à ne pas dépasser. Et malheureusement, nous n'étions pas de la partie... Nous vous livrerons donc les sensations et premières impressions des rares privilégiés parmi nos confrères qui purent prendre contact avec cette bête de race. A ce propos, si un des futurs acheteurs veut nous en faire profiter pour nous permettre de nous forger notre propre opinion, n'hésitez pas à nous contacter à la rubrique contact... Que cela soit nos confrères d'Autocar ou ceux de l'Automobile Magazine, ils sont tous unanimes sur la tenue de route diaboliquement efficace et surtout simple à la conduite. Ainsi, ils ont pu effectuer des pointes à plus de 280 km/h (sur circuit bien entendu...) en toute décontraction, voire même en réglant la climatisation ! L'habitacle est relativement étriqué, et les sièges ne peuvent être réellement reculés en raison du réservoir d'essence qui est fixé derrière sur le châssis. Pour palier à ce problème, Mercedes moulera des sièges aux dimensions de ses clients et adaptera la position de conduite. Les performances du SLR sont jugées très impressionnantes. Avec de telles caractéristiques on en attendait pas moins. Les 3,8 secondes pour le kilomètre départ arrêté semblent réalistes et les reprises sont canons. Ce qui a le plus surpris nos confrères est l'incroyable facilité globale du SLR qui de par ses performances et son concept global vient bousculer la hiérarchie établie. En quelque sorte, c'est un peu les performances des Porsche Carrera GT et Ferrari Enzo, mais avec la facilité et même plus que la Ferrari 575 Maranello ou l'Aston Martin Vanquish. Une bien belle réussite de Mercedes semble-t-il qui n'a donc pas oublié d'inculquer à sa dernière-née les qualités propres à la marque...
CONCLUSIONEncore un mythe qui ne finira pas dans notre garage. Espérons au moins que les rares futurs propriétaires (qui ont déjà réglé un acompte de réservation de 50 000 $ !) les utilisent pour nous permettre de les voir et les entendre sur route ouverte. Globalement McLaren et Mercedes-Benz semblent avoir marqué un grand coup dans le milieu des supercars en se positionnant comme nouvelle référence du segment. On en attendait pas moins de cette alliance qui a donné dans le passé naissance à d'autres monstres sacrés...
CE QU'EN PENSENT NOS CONFRERES :"Les suspensions encaissent les bosses de l'anneau sans souci. Le confort est même très acceptable, et la stabilité extraordinaire. Particulièrement travaillée en aérodynamique, la SLR dispose à la fois d'un fond plat (permis par les sorties latérales d'échappement) et d'un aileron arrière efficace. Ce dernier se lève automatiquement de 10° au-dessus de 95 km/h, et de 45° pour faire fonction d'aérofrein (Mercedes certifie alors qu'il apporte alors 100 kg de charge supplémentaire sur l'essieu arrière) lors des freinages très appuyés. Pour les pointes de vitesse, c'est le pilote qui décide de relever cet aileron à 0° (par un bouton au tableau de bord) pour augmenter l'appui. La différence est très sensible : aileron relevé,la SLR se tasse sur l'asphalte et ne bouge plus. Du grand art. Quasi-armée pour les 500 Miles d'Indianapolis, la Mercedes SLR saura également rouler sur courtes distances. Elle sera disponible dès septembre au salon de Francfort, pour un prix qui oscillera entre 300 000 et 400 000 euros. C'est beaucoup d'argent ?"
AUTOMOBILE MAGAZINE- Juillet 2003."Sur les surfaces à faible adhérence du terrain d'essai, l'avant élargit la trajectoire, mais la voiture reste maniable, comme on pouvait le prévoir avec un tel rapport poids/puissance. Le trait de caractère est légèrement sous-vireur, tout spécialement dans les virages rapides. Mais sous l'effet de la puissance, l'arrière est vite "mobile". Que faut-il penser de la SLR ? Rappelez-vous la Cobra Daytona Coupé et vous ne serez pas à des millions d'années lumière. Mêmes proportions, mêmes performances de voiture de course des 24 Heures du Mans, à quoi s'ajoutent une aérodynamique magnifique et le perfectionnement, la sécurité et l'équipement d'une Mercedes classique. Quant à savoir si elle restera toujours un coupé, Mercedes déclare que la structure des portes est si fondamentale à la rigidité du SLR qu'il n'y aura jamais de version décapotable."
SPORT AUTO - Août 2003."Mercedes lève enfin le voile sur la SLR. Comme son nom l'indique, développée en collaboration avec McLaren, cette super, super car sera propulsée par le même V8 suralimenté du SL 55 AMG. D'une cylindrée de 5 439 cm3, cette mécanique a cependant bénéficié d'un travail approfondi qui a permis aux motoristes AMG d'extraire maintenant 626 ch et 79,5 mkg. Un gain de puissance et de couple de 25% et de 11%, obtenus en grande partie grâce à l'augmentation des régimes de rotation : 6 500 tr/mn et 3 250 respectivement. Curieusement, tout ce débit de puissance sera exclusivement distribué via une boîte de vitesses automatique à "seulement" 5 rapports. Un choix plutôt étonnant lorsque l'on sait que la marque allemande vient de présenter sa nouvelle boîte à 7 rapports."
ECHAPPEMENT - Septembre 2003.CARACTERISTIQUES : MERCEDES-BENZ SLR (W199)
Prix : entre 300 et 400 000 Euros (01/10/2003) 39 CV FISCAUXMoteur: V8 32 soupapes, longitudinal AV
Cylindrée en cm3: 5 439
Puissance ch DIN à tr/mn: 626 à 6 500
Puissance au litre en ch: 115,09
Couple maxi en Nm à tr/mn: 780 de 3 250 à 5 000
Transmission: AR, BVA 5 rapports
Poids (Données constructeur en kg): 1 768
Rapport poids/puissance en kg/ch DIN: 2,82
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 330
0 à 100 km/h en secondes: 3,8BIEN +
Ligne
Finition
Comportement
Performances
SuspensionsPAS BIEN -
Tarif élitiste
V8 seulement
Boîte auto 5 rapports
Potentiel sur route ouverte... Source : www.automobile-sportive.comMercedes SLR McLaren Coupé 2005
Source : Gatsby Magazine
Exceptionnellement, Mercedes-Benz m'a prêté une SLR McLaren Coupé pendant trois jours.
Rien de tel que 626 chevaux pour aller faire une ballade au Pôle-Nord et visiter la banquise...
Avec son capot interminable et ses portes à ouverture en élytre, la SLR McLaren est sculpturale.
Ses jantes, façon turbine, ont de faux airs de coupe-jambon.
On pourrait presque tondre les bas-côtés de la route grâce à elles.
Il faut lui tourner autour pour mieux l'apprivoiser.
Mais une fois bien calé dans les sièges baquet, je ne pense plus qu'à une chose : démarrer la belle.
Et pour cela il faut avoir des dons de voyance ou une intuition démesurée.
En effet, le bouton "start" est dissimulé sous un clapet, situé au sommet du levier de vitesse, façon avion de chasse.
Ça tombe bien, car c'est à peu près la sensation que l'on a quand on appuie sur le bouton magique.
C'est bien simple, le moteur ne vrombit pas, il ne rugit pas non plus, il hurle.
Mes oreilles en sont encore toutes retournées et les promeneurs tyroliens qui m'ont vu débouler sur leur passage me les auraient bien tirées s'ils avaient pu m'attraper.
Mais j'ai préféré filer plutôt que de subir leur courroux, en allemand de surcroît.
Il suffit d'effleurer l'accélérateur pour se retrouver comme en apesanteur.
Il faut dire que ce dragster abat le 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes.
Héritage F1 oblige, cette supercar émet d'impressionnantes vocalises et le freinage, très ferme, est tout aussi déroutant.
Le cockpit a beau être luxueux et confortable, entièrement gainé de cuir, il est plutôt exigu.
Résultat, on en oublierait presque la largeur de la SLR, si ma co-pilote ne me rappelait à l'ordre de temps en temps, en signalant un arbre ou un mur, défilant à quelques centimètres de son épaule...
Difficile à piloter, brutale, agressive mais totalement grisante, la SLR est à la hauteur de sa réputation.
Son prix est d'environ 500.000 euros.
Longueur : 4,65 m
Largeur : 1,90 m
Hauteur : 1,26 m
Volume du coffre : 272 litres
0 à 100 km/h : 3,8 secondes
Vitesse maximale : 334 km/h
Quelques options gratuites : Peinture noire pure ou cristal, extincteur, jantes alliage 5 ou 10 branches, sièges sport à coque en carbone (S, M, L ou XL)
Quelques options payantes : Jantes 19'', étriers de frein rouges ou dorés, surpiqûres colorées, volant bicolore...
Questions à Michael Scheer (Responsable du développement Mercedes-Benz SLR McLaren)
Quel était le cahier des charges de la SLR McLaren ?L'idée était de faire une supercar associant les performances d'une voiture de course au standing d'une grand tourisme. Nous avons voulu nous différencier des Porsche Carrera GT et Ferrari Enzo. Nous avons insisté pour que cette voiture soit relativement confortable. Le message était limpide : la voiture devait être réalisée à 50/50 par les deux entités.
Justement, comment s'est passée la collaboration avec McLaren ?Cela a été très difficile au début car McLaren a un héritage de course, et nous, une logique de production. Il a fallu composer avec une grosse et une petite entreprise. Des Allemands et des Anglais. Il a fallu accorder nos violons. Ce qui nous a pris six mois. Au début, pour rester fidèle à la F1, McLaren ne voulait pas équiper la voiture d'assistance électronique. Mais, au final, nous avons pris le meilleur des deux mondes.
Quels compromis avez-vous dû faire ?Les sièges nous ont causé pas mal de souci. A l'origine, ils étaient d'un bloc et non ajustables. Nous avons privilégié le confort et trouvé un compromis pour qu'ils soient réglables. Par ailleurs, installer un système audio très performant et la climatisation dans une voiture de ce type l'alourdit d'une quarantaine de kilos chaque fois, ce qui est un handicap. D'autant que tous ces éléments n'ont pas lieu d'être dans une formule 1.
Source : Gatsby Magazinewww.LesAutomobilesExtraordinaires.com www.GatsbyOnline.com