La Mercedes CLK-GTR (Sport prototypes) 1997-1999
Source : endurance-info.comLes débutsEn 1994, Jürgen Barth, Patrick Peter et Stéphane Ratel créent le BPR. Après la scission fin 1996 du trio Barth-Peter-Ratel, la FIA lance en 1997 le
FIA-GT les hommes de base que sont Jürgen Barth (ancien responsable service compétition client Porsche) et Stéphane Ratel (ancien pilote Venturi et responsable marketing) peuvent compter sur l’appui de grand constructeur comme Porsche, Mercedes et BMW via McLaren. Tout ce petit monde se donne rendez-vous le 13 avril à Hockenheim pour un championnat qui 10 saisons plus tard existe encore, ce qui relève presque d’un exploit à notre époque. Le championnat va connaître des débuts fastes avec 45 voitures lors de la toute première épreuve disputée à Hockenheim. Silverstone, Helsinki, le Nürburgring, Spa, le A1-Ring, Suzuka, Donington, le Mugello, Sebring et Laguna Seca suivront pour cette première année d’existence faite de courses de 4h ou 1000km pour l’épreuve japonaise prévue au calendrier.
En 1997 :
Des débuts en fanfares !Du BPR, il reste Porsche et sa GT1 qui avait fait son apparition lors des trois dernières manches de la saison 1996. Cette version est vendue aux clients, au nombre de cinq pour l’ouverture du championnat en terres allemandes. Le Roock Racing, le JB Racing, Schübel, Kremer et la BMS Scuderia vont vite déchanter lorsque apparaît la « GT1-Evo » réservée à l’équipe officielle. En raison des résultats décrochés l’année précédente, Porsche doit toutefois faire face à des brides plus petites, imposées par la FIA. De son coté, McLaren a profité de l’hiver pour revisiter et rallonger sa F1-GTR. Deux seront disponibles pour le team officiel Schnitzer Motorsport, trois pour le Gulf Racing et une pour Parabolica Motorsport. La catégorie reine reçoit le renfort de trois Lotus officielles et des Panoz Esperante, bientôt nommées Batmobile, engagées par David Price d’un coté, Dams de l’autre.
Mais la nouvelle tonitruante de cette intersaison, c’est l’arrivée de Mercedes qui voit dans le FIA-GT une bonne occasion de replacer ses pilotes issus du DTM via trois CLK-GTR.Le coup d’envoi du FIA-GT est donc donné à Hockenheim le week-end du 13 avril 1997, soit une semaine après la date initialement annoncée.
Les CLK-GTR sont ultra rapides, c’est une évidence, mais la firme à l’étoile va laisser trois courses à ses adversaires, trois courses qui ne sont que pure illusion pour le Team BMW Motorsport qui s’impose à trois reprises grâce à Letho/Soper (Hockenheim et Helsinki) et Kox/Ravaglia (Silverstone).
Malgré les poles positions de Schneider lors des deux premiers meetings, les Mercedes ne tiennent pas la distance en Allemagne (cinq tours de bouclés pour la n°11 (freins), abandon au bout de 2h pour la n°10 (démarreur) tandis qu’à Silverstone c’est un drapeau rouge qui prive les hommes de Norbert Haug de leur première victoire.
A Helsinki, après avoir réalisé la pole devant son public, Letho monte sur la plus haute marche du podium en compagnie de Soper, profitant de la transmission cassée de la voiture sœur à dix tours du drapeau à damiers. Avec des brides légèrement revues à la hausse, de manière insuffisante selon Porsche, Kelleners et Ortelli permettent à la firme allemande de sauver les meubles dans un début de saison catastrophique. Sur la GT1 du Roock Racing, le duo germano-monégasque se hisse au deuxième rang.
Pendant que les autres teams passent par la case Le Mans, Mercedes re-travaille sa CLK-GTR de fond en comble avec des tests sur différents tracés européens. Avec une auto de plus qui apparaît, non seulement l’équipe décroche son premier succès, mais il réalise le doublé. Spa marque la dernière victoire d’une voiture non Mercedes avant la saison 2000 ! Sous la pluie des Ardennes belges, JJ Letho creuse un écart rédhibitoire pour Bernd Schneider dont la remontée coïncide avec le retour du soleil. Le drapeau à damiers arrive trop tôt et Letho/Soper sont déclarés vainqueurs pour la troisième fois en cinq course.
C’est le début de la fin pour les McLaren à moteur BMW.
Les CLK-GTR prennent leur envol sur l’A1-Ring où elles réalisent le doublé. Quatre autres suivront, à Suzuka, Donington, au Mugello et à Sebring.
Pour sa première année d’existence, le FIA-GT part en effet à la conquête de l’Amérique en fin de saison avec deux rendez-vous au programme, sous le sunlight états-unien. En Floride donc, puis une semaine plus tard en Californie sur le tracé de Laguna Seca.
Au volant d’une Porsche qui semble enfin trouver un peu de performance, Allan McNish découvre le GT… et le monde du GT découvre l’écossais volant dont le style de pilotage semble parfaitement convenir à la GT1. Il fait des étincelles sur le tracé de Monterey. Même Mercedes n’y résiste pas ! McNish tiendra jusqu’à son premier ravitaillement, durant lequel les mécanos connaissent un léger problème. Porsche AG a laissé passer sa chance mais décroche tout de même le meilleur résultat de sa saison avec les deuxième et troisième places pour Wollek/Dalmas et McNish/Kelleners.
Du fait de ses abandons en début de championnat, Mercedes n’a pas encore le titre dans sa poche. Ce sera chose faite lorsque Ravaglia, leader, s’accroche avec une autre McLaren. Schneider et Ludwig sautent sur l’opportunité pour s’imposer. Schneider, qui a plusieurs fois changé de coéquipier en cours de saison décroche la timbale, de même que AMG au niveau des Equipes.En 1998 :
Le grand chelem de Mercedes!Porsche a moyennement goûté à sa saison 1997 de disette et a tiré les conséquences de la conception de sa GT1 sur une coque en acier. En décembre, la firme allemande se décide et lance la réalisation de son premier châssis carbone afin de concevoir une nouvelle auto dans l’esprit de la Mercedes CLK. L’usine ayant fait fabriquer quelques pièces de cette technique l’année précédente par Zakspeed, elle se tourne logiquement vers cette équipe pour aligner les deux GT1 privées requises par le règlement. Si Nissan, déjà présent aux 24 Heures du Mans 1997 avec la R390, poursuit son programme, et Toyota dévoile sa GT1, ces constructeurs Nippons se s’engagent pas en FIA-GT.
Ainsi, lors de l’ouverture du championnat à Oschersleben, il n’y a plus que 10 GT1, soit la moitié qu’en 1997. A quelques exceptions près (Larbre Compétition à Dijon), les GT1 de première génération ont déserté. Lotus n’est plus là, une Panoz et une seule McLaren ont survécu tandis que
Mercedes s’annonce comme un véritable épouvantail, avec la mise en piste dès juin de la CLK-LM équipée d’un V8 en remplacement de la CLK-GTR et de son V12. En GT2, 11 Porsche sont au départ, un nombre toutefois insuffisant pour lutter face aux quatre Viper alignées par Oreca et Charmberlain. L’unique Marcos présente doit se sentir bien seule.
La démonstration Mercedes débute dès le premier week-end en Allemagne avec un cinglant triplé de la firme étoilé ! Ludwig et Zonta devancent les duo Gounon-Tiemann et Schneider-Webber. Zakspeed sauve Porsche d’un zéro pointé grâce à Sandy grau et Andreas Scheld qui terminent au pied du podium. Panoz se hisse au 5ème rang mais à sept tours des leaders, et la première GT2 est 6ème. Oreca réalise un premier doublé de Olivier Beretta et Pedro Lamy. Déjà, les Viper préparées à Signes semblent intouchables.
Deuxième meeting de la saison, Silverstone fait déjà office de dernier galop d’essais avant les 24 Heures du Mans. L’épreuve anglaise réserve son lot de surprise avec une première ligne inédite composée de la Porsche GT1 d’Allan McNish et de la Panoz alignée par DAMS pour Eric Bernard et David Brabham. Ce sera malheureusement insuffisant pour priver Mercedes d’un deuxième succès. Associé à Dalmas, l’écossais termine sur la 2ème marche du podium tandis que l’Esperante se classe 3ème.
Schneider et Weber signent la première de leur cinq victoires en cette saison 1997 mais AMG rate en revanche le doublé, chose qui se reproduira seulement à deux reprises (Dijon et Miami-Homestead). Les 24 Heures du Mans, l'énorme ratageAprès le fiasco du Mans, Mercedes retrouve sa patrie pour les débuts de la CLK-LM en FIA-GT. Notons que le team Persson doit se contenter des CLK-GTR. Norbert Haug peut retrouver le sourire. Si la surprenante Panoz atteint une nouvelle fois le podium, Schneider-Webber et Ludwig-Zonta offrent le doublé à la marque de Stuttgart qui réédite cette performance à Budapest, Suzuka, Donington, sur le A1-Ring et Laguna Seca !
En GT2, l’histoire est un éternel recommencement avec des victoires Oreca sur tous les circuits sauf à Budapest, théâtre de la 5ème manche du championnat. En Hongrie, Porsche et Marcos profitent de brides plus larges pour briller. Sur une des deux voitures du Roock Racing, Maassen et Eichmann s’imposent tandis que la LM600 de Euser-Becker se hisse au 3ème rang. Beretta et Lamy s’intercalent à la 2ème place. Avec huit victoires et deux deuxièmes places en dix courses (!), le duo monégasquo-portugais est logiquement sacré champion chez les Pilotes, tout comme Oreca au niveau Equipes, l’équipe varoise n’ayant laissé échapper qu’une épreuve.
Il faut aller chercher un peu de suspens en GT1 sur les courses de Dijon et Miami. En France, jour de la finale de Coupe du Monde de Foot, l’Esperante de Bernard-Brabham décroche sa troisième et dernière troisième place de la saison. Dalmas et McNish confirment un léger regain de forme de la Porsche GT1. D’ailleurs, le français et l’écossais ne quitteront plus le podium jusqu’à la fin de saison sans toutefois parvenir à remporter la moindre victoire. En Floride, leurs coéquipiers, Alzen et Muller s’invitent à la fête et obtiennent une belle place de dauphin.
Klaus Ludwig et Ricardo Zonta décrochent leur 5ème succès, autant que les pilotes de la CLK sœur, Bernd Schneider et Marc Webber. Le champion en titre perd son trophée après une sortie de l’Australien à Dijon et une mauvaise course sous la pluie de Miami. Ludwig, qui prend sa retraite, et Zonta sont donc sacrés, pour huit points. Dalmas et McNish permettent à Porsche de sauver ce qui peut l’être au championnat en terminant au 3ème rang. Heureusement pour l’Usine, Allan McNish, Stéphane Ortelli et Laurent Aiello ont remporté la course la plus importante de l’année, les 24 Heures du Mans.
Le premier cycle du FIA-GT prend fin le 25 octobre à Laguna Seca. Porsche oriente désormais son programme compétition vers la future GT3 type 996, tandis que Panoz accentue son investissement au Mans avec la création d’un proto ouvert. En conséquence,
Mercedes se retire et comme les autres constructeurs que sont BMW, Nissan ou Toyota, la firme à l’étoile s’investit pleinement dans l'espoir de remporter les 24 heures du Mans 1999 Le FIA-GT modifie ses règlements : les voitures répondant à la réglementation GT2 évolueront désormais en GTS.
La suite de l'histoire : La CLR 1999 Voir : ICILa CLK GTR Steet Version Voir : ICI