Mercedes-Benz Classe B (Francfort 2011) : Mercedes repense son arme anti-Scénic
Par Eric Bergerolle Le 30-08-11
Source : automobile.challenges.frDépassé sur le plan de l'ergonomie et du confort, le monospace compact à l'Etoile change du tout au tout. Finie la position de conduite malaisée, l'habitacle étriqué et la modularité décevante ! La Classe B sacrifie une part de son originalité au profit de l'ergonomie.
Avec son allure surbaissée et son nez au raz du sol, la nouvelle Mercedes-Benz Classe B se refuse à singer les véhicules de loisir hauts sur pattes. Le tous-chemins restera l'apanage du GLK et de son futur petit frère. Image © Mercedes-Benz Avec son allure surbaissée et son nez au raz du sol, la nouvelle Mercedes-Benz Classe B se refuse à singer les véhicules de loisir hauts sur pattes. Le tous-chemins restera l'apanage du GLK et de son futur petit frère.
Les possesseurs de Classe A et Classe B seront peinés de l'apprendre, mais Mercedes-Benz a résolu de tirer un trait sur l'architecture originale qui garantissait à ces deux monospaces un rapport inégalé entre habitabilité et encombrement. Fini le double plancher "sandwich" ! Moteur et transmission logent désormais sur une plate-forme tout ce qu'il y a de plus classique.
La Classe B perd en originalité ce qu'elle gagne en confort et en prix de revient. Car, ainsi que nous l'exposions à l'occasion de la présentation à Shanghai de l'étude "Mercedes Concept A-Class" qui préfigure la troisième génération de Classe A, le coût de développement du plancher sandwich s'est révélé difficile à amortir. De sorte que le duo des Classe A et B ne fut jamais aussi rentable qu'espéré. Et jamais autant que les Audi A3 et BMW Serie 1.
La presse économique s'est fréquemment fait l'écho des pertes liées à ces modèles, évoquant un montant cumulé de plusieurs centaines de millions d'euros par an. Daimler n'a jamais daigné confirmer ni infirmer ces chiffres mais la physionomie des nouvelles Classe A et B trahit un souci de rentabilité évident.La "petite" Mercedes renonce ainsi à la silhouette de monocorps haut du chapeau pour se rapprocher de celle, plus racée, d'une Audi A3. Tandis que la Classe B, tout en demeurant fidèle à sa vocation de monospace compact, profite de sa nouvelle architecture pour offrir une meilleure position de conduite et, on l'espère, un meilleur compromis d'amortissement.
Mercedes-Benz oblige, les impératifs de rentabilité financière ne pouvaient faire de la nouvelle Classe B un projet au rabais. Le constructeur allemand ne communique pas le montant exact de ses investissements, mais on peut l'évaluer à plusieurs dizaines de millions d'euros. Car il lui fallut assurer le développement de nouveaux moteurs, de nouvelles transmissions et d'une toute nouvelle plate-forme appelée à servir de fondement à trois modèles distincts, hormis la "B" : la Classe A de troisième génération, ainsi qu'une berline et un break du gabarit de la nouvelle Volkswagen Jetta et de l'Audi A3 Concept (vu à Genève, en début d'année). Une cavité ménagée dans le plancher a même été prévue pour accommoder les batteries ou bien le réservoir à dihydrogène de versions à propulsion électrique.
Plancher simple, moteur et boîte en travers, train avant de type pseudo McPherson, essieu arrière multibras… Visiblement la Classe B rentre dans le rang. Mais les ingénieurs allemands ont toutefois rempli leur quota d'innovations sous la forme d'une transmission manuelle robotisée à double embrayage — une première à Stuttgart — d'un radar anti collision livré de série, et d'une étude aérodynamique particulièrement poussée.
Mercedes-Benz Classe B (2011) : transmission DCT double embrayage. Songez que la nouvelle Mercedes Classe B affiche un coefficient de pénétration dans l'air de seulement 0,26, tout à fait exceptionnel lorsqu'on le compare au Cx de 0,30 du tout dernier Ford C-Max. Réputées parmi les plus sobres et les plus fines sur le plan aérodynamique, l'Opel Ampera et la Toyota Prius prétendent respectivement à un Cx de 0,278 et de 0,25, contre 0,24 pour la Mercedes-Benz Classe E Coupé, championne toutes catégories. Cette dernière pourra même "manger son chapeau" lorsque la Classe B sera disponible en version "basse consommation" baptisée Eco Technology, qui abaissera son Cx à 0,24 !
La Mercedes-Benz Classe B
a bénéficié d'une étude aérodynamique particulièrement soignée. Ce résultat est le fruit d'un travail sur les détails de volumes de la carrosserie autant que de ses cotes repensées. La nouvelle Classe B s'avère en effet plus basse de près de 5 centimètres que sa devancière (1,557 m de haut). La garde-au-toit ne devrait pas trop en souffrir, car l'assise des fauteuils s'est abaissée de 8,6 cm. Avec une cote maximale de 140,7 cm aux places avant, la Classe B prétend même offrir le meilleur espace de la catégorie.
Avec 97,6 cm de longueur aux genoux, la nouvelle Classe B prétend offrir à ses passagers arrière davantage d'aisance que ses grandes sœurs Classe E et S. Proposé en option, le système Easy-Vario-Plus permet de faire coulisser les sièges arrière sur près de 14 cm afin de faire varier le volume du coffre qui passe ainsi de 488 litres (soit 18 litres de plus que celui du Renault Scénic "court") à 666 litres, sièges en place. Appréciable pour un monospace qui, certes, s'allonge de 9 cm par rapport à son prédécesseur (550 litres de coffre) mais demeure proche des cotes des Scénic et Touran avec 4,36 mètres de long.
La nouvelle Mercedes Classe B tire profit de sa hauteur réduite pour afficher des proportions nouvelles, plus harmonieuses. Elles évoquent davantage le break surélevé que le monospace "à l'ancienne". Le constructeur allemand s'autorise même à parler de "sports tourer". Pure coquetterie sémantique car dans la réalité, ce vocable n'entame en rien les aptitudes familiales de la nouvelle Classe B, qui choie ses passagers comme jamais.
Le poste de conduite se distingue d'emblée par un soin du détail évident. Cela va du dessin de la coiffe supérieure, qui ondule telle la "vague" qui caractérisait l'intérieur de la première Classe A, à l'impressionnante batterie d'équipements embarqués en passant par les aérateurs en métal empruntés aux coupé et roadster SLS et SLK. Plutôt chic. Sur demande, les plastiques moussés à cœur peuvent céder la place au fameux cuir synthétique Mercedes-Benz Artico, à laquelle une couture retournée donne un surcroît de réalisme. Un procédé qui a beaucoup œuvré à crédibiliser l'intérieur des Cadillac.
Quatre "packs" baptisés "Chrome, Sports, Exclusive et Night" permettent aux acheteurs de personnaliser l'ambiance intérieure de leur Classe B. Ils vont de pair avec niveaux de finition. Selon les versions, l'écran central à cristaux liquides s'étend sur une diagonale de 5,8 pouces ou de 7 pouces.
Les tarifs et le nombre de finitions restent à déterminer, aussi ignore-t-on la composition exacte de la dotation de série. Mercedes-Benz souligne toutefois l'introduction pour la première fois à ce niveau de gamme d'assistances à la conduite électroniques étrennées par des modèles plus prestigieux. Il en va ainsi du système de radar anti collision maison Pre-Safe qui sera livré d'office. Armé de ses capteurs, il est capable de tendre les ceintures, de redresser le dossier et de fermer les vitres lors de l'imminence d'un choc, histoire d'optimiser la posture des passagers et l'efficacité des coussins gonflables. Une batterie d'entre eux sera livrée de série, à l'exception des deux latéraux arrière qui figurent au rang des options, à l'instar du rehausseur intégré à la banquette arrière.
La nouvelle Mercedes Classe B étrenne une famille de moteurs 4-cylindres 1.6 essence suralimentés à injection directe (Type M270) dont la puissance s'échelonne de 122 chevaux (200 Nm à 1 250 tr/min sur la version B 180) à 156 chevaux (250 Nm à 1 250 tr/min sur la B200).
Côté Diesel, le quatre-cylindres 2 litres (Type OM651) qui propulse les versions de base de toutes les berlines de la marque donne naissance à une variante 1.8 forte de 109 ch et de 250 Nm à 1 400 tr/min (B 180 CDI). Quant à la nouvelle B 200 CDI, elle disposera de 136 ch et de 300 Nm à 1 600 tr/min. Ces mécaniques pourront être associées à une boîte à double embrayage baptisée 7G-DCT, disponible parallèlement à une nouvelle boîte manuelle à six rapports. Un système d'arrêt-démarrage automatique sera livré d'office sur toute la gamme.
Mercedes-Benz Classe B (2011): train arrière.
Mercedes-Benz Classe B (2011): train avant.