Le retour des Flèches d'argent en Formule 1 2010

Le retour des Flèches d'argent en Formule 1 2010
par Jayce le 10/09/2009
Source : www.sportvox.fr
Source : www.f1olivier.info




Fin 2009, Mercedes change de stratégie pour son département F1. La firme allemande lorgne du côté de l’écurie Brawn GP, pour s’inscrire comme une seule entité sur les grilles des Grands-Prix. Une parade de séduction qui n’est pas du goût de son partenaire historique, McLaren Voir : ICI.

L’avertissement de Haug
En début de saison, suite au mensonge cumulé de McLaren et de Lewis Hamilton concernant un incident impliquant Jarno Trulli à Melbourne, Norbert Haug avait laissé clairement sous-entendre que son association avec McLaren n’était pas scellée dans le marbre.
Entre l’affaire d’espionnage industrielle et le conflit Alonso-Hamilton en 2007 (ayant coûté le titre au team anglais), la peoplisation excessive du jeune anglais et ses affirmations grinçantes en 2008, le constructeur allemand perd patience, et met en garde son partenaire.
Mercedes a donc réclamé du team de Woking plus de dignité afin d’honorer la prestigieuse image de la firme à l’Etoile. Et effectivement, McLaren et le jeune champion du monde en titre se sont fait discrets suite aux déclarations du patron du département F1 de Mercedes. On pouvait croire que tout allait mieux entre les deux partenaires, attachés ensemble depuis 1995. Renouant avec la victoire par l’intermédiaire de Lewis Hamilton, l’association McLaren-Mercedes semblait alors avoir surmonté les difficultés.


McLaren perd son exclusivité
Début 2009, Mercedes a pour la première fois rompu l’exclusivité dont bénéficiait McLaren. En équipant Force India Voir : ICI et Brawn GP, le constructeur de Stuttgart a choisi de ne plus mettre tous ses œufs dans le même panier. Le résultat dépasse toutes les espérances, car Brawn GP occupe la première place du championnat constructeur, et ses deux pilotes sont respectivement premier et deuxième au classement pilotes. C’est également avec le moteur allemand que Force India a créé la sensation de la saison en signant la pole et la deuxième place du GP de Belgique, décrochant ainsi ses premiers points. Bref, Mercedes fait parler d’elle sans le soutien de McLaren. Le constructeur a également entamé des discussions avec Red-Bull, déçu de son partenariat avec Renault, et Williams, qui interrompt sa collaboration avec Toyota. Mercedes a donc changé sa stratégie pour multiplier ses chances de victoires. Et on peut voir dans cette attitude un désaveu de la gestion du Team McLaren.


Brawn GP en ligne de mire
Résultat du sauvetage quasi-miraculeux du Team Honda, l’écurie de Ross Brawn s’est installée au plus haut niveau de la discipline, grâce à l’inventivité de ses ingénieurs, et à l’intelligence de son dirigeant. Mais voilà, le sponsor principal de l’écurie est Virgin, et Brawn ne semble pas en mesure de s’accorder un partenaire plus important. Si elle vit en 2009 sur les sommes allouées part Honda, la structure ne compte pas sur un avenir des plus roses (crise d’octobre 2008 oblige). Alors Mercedes pense à faire de Brawn la base de son nouveau Team principal. Et, à l’image de Renault, la tentation de faire gagner une voiture 100% allemande est grande. Elle permettrait également de damner le pion à l’ennemi de toujours, BMW, qui a échoué de façon assez piteuse dans cette entreprise. Le partenariat avec McLaren prenant fin en 2011, inutile de dire que le risque que l’écurie britannique se retrouve sans moteur est important. Après des années à subir les choix d’un Team, le constructeur allemand jouerait donc la fille de l’air, et s’émanciperait au sein d’une structure fiable et peu coûteuse. Brawn fait donc figure de providence.


Les Allemands convoités
La première conséquence de ce bouleversement concerne les transferts. Nico Rosberg, longtemps pressenti aux côtés de Lewis Hamilton en lieu et place de Heikki Kovalainen, est finalement attendu en remplacement de Rubens Barrichello chez Mercedes GP qui aimerait certainement accomplir ce qu’elle n’a pas pu faire dans les années 50, faire triompher un pilote allemand avec l’une de ses voitures. En 1954, Hermann Lang a pu vérifier l’écart qui le séparait de Juan Manuel Fangio Voir : ICI, à tel point qu’il fut remplacé par Stirling Moss Voir : ICI l’année suivante. Puis fin 2001,suite au retrait de Mika Hakkinen Voir : ICI, Mercedes a fait comprendre à McLaren qu’il verrait d’un très bon œil l’arrivée de Michael Schumacher Voir : ICI. Ce à quoi Ron Dennis a répondu par voie de presse "Je ne vois pas pourquoi j’irai payer un pilote 100 millions de livres par an, alors que je peux en avoir un très bon pour 10 millions". Et Dennis engagea Kimi Raikkonen aux côtés de David Coulthard.


L’offensive surveillée
En revanche, si McLaren fait l’autruche, Renault et Red-Bull ont déjà travaillé dans le sens d’une prise de contrôle de Brawn par Mercedes. Chris Horner, directeur du team autrichien, s’est rabiboché avec Renault, quelques jours après avoir clairement indiqué qu’il ne comptait plus forcément sur le moteur français. Du même coup, Renault a fait marche arrière dans ses approches avec Williams, préférant fournir un bloc à un team de haut de grille en complément de ses monoplaces. L’attitude Mercedes bloquerait donc la situation de Red-Bull, qui continuerait l’aventure avec Renault. Mais rien n’est perdu en revanche pour Williams, que Renault pourrait motoriser pour faire face au nouvel appétit de son concurrent germanique. Car avec le retrait de BMW, c’est bien un duel qui oppose désormais Renault et Mercedes. Ferrari et Toyota, par choix ou par capacité, ont choisi de rester en retrait de cette "guerre froide".


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