Mercedes SLK 350 - Le caméléonPar Camille Pinet
Source automobile.challenges.fr
Le SLK 350 s'affirme comme le couteau suisse du plaisir automobile. Confortable et agile, il se montre aussi à l'aise l'hiver que l'été. Une polyvalence qui a son prix. Quinze ans après sa naissance, le SLK est en passe de devenir une institution aussi établie que le SL, dont le lancement remonte à 1957. Sa troisième génération avait donc toutes les raisons de rester fidèle au principe du cabriolet deux places à toit rigide repliable. Rappelons que le SLK avait triomphalement réintroduit la formule en 1996, quelques décennies après la Peugeot 601 Eclipse et la Ford Fairlane 500 Skyliner.
Conforme au style Mercedes en vigueur, le SLK affiche des lignes plus viriles que le modèle antérieur. En reprenant la calandre du SLS et une chute de reins proche de celle du Z4, il multiplie les effets au détriment de la cohérence d’ensemble. On n'en dira pas autant de l’habitacle, qui adopte un dessin parfaitement limpide : celui du SLS. Il reprend en effet les mêmes aérateurs circulaires et une planche de bord aux lignes épurées. La qualité de finition se montre remarquable même si le revêtement en aluminium brossé de la console centrale ne se distingue pas suffisamment des imitations en plastique.
L'espace à bord n'apparaît pas exceptionnel : les plus de 1,90 m se trouveront un peu à l'étroit et peineront à trouver une position de conduite idéale : reculer le siège à fond interdit d'incliner le dossier. Les rangements sont nombreux mais pas toujours pratiques. Si la boîte à gants offre une contenance très correcte, les aumônières de bas de portières s'avèrent inutilisables et le coffre de console centrale peu logeable. On déplore également l'absence de vide-poche, à moins d'utiliser à cet effet les porte-gobelet. En revanche, le coffre se montre assez logeable : lorsque le toit est replié, il offre un volume de 335 litres VDA, soit 35 litres de plus qu'auparavant.
Magie renouvelée
Comme il se doit, le toit est repliable électriquement. La manœuvre s'effectue en une vingtaine de secondes par l'intermédiaire d'une commande identique à celle de la Classe E Cabriolet. Elle est logée dans un petit coffret fermé par un couvercle logé sur la console centrale. Grâce à ce petit artifice, l'ouverture du toit prend une dimension plus solennelle. Notre modèle était équipé du toit vitré Magic Sky facturé 2.400 €, lequel peut s'obscurcir par l'action d'un simple bouton. Magique, même si nous n'avons pu juger de son efficacité contre le rayonnement solaire.
En position fermée, le toit se montre parfaitement isolé. Les bruits d'air, bien que présents, sont remarquablement contenus. C'est encore plus vrai en position ouverte. Vitres relevées, il est ainsi possible de rouler sur autoroute à 130 km/h en conversant sans élever la voix. Les remous sont alors presque inexistants. Le confort est encore plus grand avec le fameux dispositif Airscarf (option à 500 €) qui diffuse un filet d'air chaud dans le cou.
Ce confort thermique et acoustique se double d'un remarquable confort de roulement, particulièrement à bord de notre version équipée de l'amortissement piloté (option à 1.450 €). Celle-ci se montre particulièrement prévenante, surtout si l'on s'abstient d'opter pour le châssis AMG optionnel. Cette douceur ne nuit pas à l'efficacité du comportement. Sans afficher la radicalité d'un Porsche Boxster, le SLK fait preuve d'une belle agilité grâce à un train avant précis. Ce sentiment est renforcé par la direction, directe et correctement calibrée bien que peu informative. Ainsi le SLK se montre aussi à l'aise dans les épingles de montagne que sur le billard des autoroutes.
Si l’amortissement est efficace, c’est aussi grâce à la rigidité de la caisse, qui apparaît remarquable. Si quelques remontées sont perceptibles sur de petites irrégularités de la chaussée, elles restent très modérées et n’altèrent aucunement le comportement de l’auto.
La mélodie du V6Le moteur V6 particulièrement élastique fait merveille à bord du SLK. Coupleux à souhait il ne rechigne pas à monter dans les tours. Sa puissance maximale de 305 ch est ainsi obtenue à 6.500 tr/min. Il exhale également une sonorité particulièrement évocatrice qui impressionne les passants. Ce moteur offre au roadster des performances de premier ordre malgré ses 1.540 kg. Le 0 à 100 km/h est abattu en 5,6 secondes, soit 0,3 seconde de plus que le Porsche Boxster 3.2. Très élastique, ce moteur forme un couple agréable avec la boîte automatique 7G-Tronic Plus. Celle-ci se montre très douce mais sa réactivité n'est satisfaisante qu'en mode sport. Quant aux palettes au volant, elles font parfois preuve d'une certaine lenteur.
Le V6 est équipé comme les autres modèles de la gamme d'un système d'arrêt-démarrage automatique plutôt discret. Il lui permet d'afficher des émissions de CO2 étonnamment basses pour un 3,5 litres essence : 167 g/km CO2, soit 750 € de malus écologique. Nous avons relevé une consommation de 8 litres aux 100 km à 110 km/h stabilisé. Elle dépasse allègrement les 10 litres aux 100 km lorsque le rythme s'accélère.
Au final, on reste impressionné par la polyvalence du SLK 350. Evidemment celle-ci reste limitée par définition : seules deux personnes peuvent en profiter. Il faudra également débourser le prix fort. Ce modèle est en effet facturé 55.150 €, soit 5.000 € de plus que le BMW Z4. Le Porsche Boxster S, nettement plus sportif que le SLK s'affiche lui à 57.685 €. Le catalogue des options est comme à l'habitude chez Mercedes long comme un jour sans pain. On regrette de voir y figurer la climatisation automatique (850 €), le premier niveau de GPS et la sellerie cuir, même si les BMW et Porsche ne font pas mieux.